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Méditation pour le temps présent par
 Paulette Leblanc

 

 

Ne jugez pas pour n'être pas jugés

 

 

Parfois, lorsque nous relisons l'Évangile, lorsque nous contemplons les actions de Jésus et que nous essayons de nous rappeler ses paroles, nous sommes comme au fond d'une impasse. Non seulement nous ne comprenons pas, mais notre révolte n'est pas loin. Certes, Jésus vivait dans un monde très différent du nôtre, mais les hommes qu'Il rencontrait avaient les mêmes défauts, les mêmes jugements que nos contemporains; et moralement ils faisaient les mêmes erreurs. Alors, comment Jésus a-t-Il pu affirmer des choses qui nous indignent toujours? Devant des prises de position détestables, nous ne pouvons que nous révolter. Comment des gouvernements peuvent-ils mettre en place des lois indignes qui vont à l'opposé de la Volonté de Dieu et des exigences des lois de la nature? Nous sommes révoltés lorsque des responsables de la justice excusent des criminels et oublient les victimes. Nous bien obligés de constater qu'ils ont tort, et de les juger. Alors, pourquoi Jésus a-t-Il dit à certains de ses disciples indignés comme nous: "Ne jugez pas pour n'être pas jugés"? Cela n'est-il pas une énorme injustice? Et nous ne comprenons pas…

 

Nous ne comprenons pas que Jésus, aujourd'hui, laisse tant de ses fidèles injustement livrés entre les mains de gens sans pitié qui n'hésitent pas àles martyriser. Nous ne comprenons pas que des pays entiers soient toujours la proie de fanatiquesà l'intelligence éteinte ou ayant eu à subir des lavages de cerveau effroyables. Non, nous ne comprenons. Nous ne comprenons plus le Dieu-Amour; que pouvons-nous faire?

 

Pour essayer de comprendre Jésus, nous allons nous mettre dans la peau de quelqu'un qui prie. Ce quelqu'un dit, par exemple, et parce qu'on le lui a appris:

 

"Je Vous aime, mon Dieu, présent dans notre solitude,

Je Vous aime mon Dieu, mon aide dans mes difficultés,

Et je Vous prie pour ceux qui ne Vous connaissent pas.

Je Vous prie, Seigneur pour ceux qui Vous présentent comme un dieu exigeant, tyrannique, et je Vous prie mon Dieu pour ceux qui croient que Vous êtes un dieu qui tue, un dieu qui veut la mort de beaucoup de ses enfants…

Je Vous aime, mon Dieu, et je ne comprends rien à ces religions qui, en votre Nom, font vivre dans l'esclavage, tant de chrétiens fidèles.

Je vous aime, mon Dieu, mais je ne comprends pas pourquoi Vous laissez faire et se propager de telles horreurs…

 

Je Vous aime, mon Dieu, mais je ne comprends pas pourquoi Vous laissez persécuter tant de vos enfants chrétiens qui Vous aiment et Vous servent. Il paraît que cela Vous fait mal, que cela blesse tellement votre Cœur de Père. Et cela nous fait si mal, aussi. Oui, Seigneur, pourquoi? Et pourquoi devons-nous toujours nous taire,même lorsque nous sommes indignés, et pourquoi ne devons-nous jamais juger ceux qui font tant de mal?"

 

Le chrétien même indigné poursuit sa prière et sa contemplation dans son cœur: 

 

"Oui, je Vous aime Seigneur, et je pleure. Je pleure votre Agonie et votre Crucifixion. Je pleure à cause du mal qu'on continue à Vous faire. Je pleure, Seigneur, car tout le mal que nous faisons à l'un de ces petits, ces petits chrétiens que l'on persécute, c'est à Vous que nous le faisons. Et voici que soudain je comprends que Vous voulez nous associer à votre Passion, ce qui est justice, puisque les pécheurs, c'est nous;les pécheurs, ce sont tous les hommes qui Vous ont rejeté. Et nous devons, avec Vous, continuer à réparer les plaies et les dégâts provoqués par le mal et ses démons."

 

Voici que le chrétien se tait, tout en poursuivant ses réflexions…

Jésus notre Modèle, était venu pour sauver tous les hommes, réparer les dégâts commis par le péché, relever les paralysés, soigner les plaies infectées des hommes toujours pécheurs, et ressusciter les morts. Mais les hommes n'ont pas compris la Bonté et l'amour de Jésus, et ils L'ont crucifié… Et nous continuons à pécher. Souvent, même, nous revenons aux horreurs qui ont été la cause de la destruction de Sodome et de Gomorrhe. Voici que des paroles des saints reviennent à notre mémoire. Oui, disaient-ils, il faut que des saints chrétiens soient aussi crucifiés, tout au long des siècles, pour être associés à la Passion de Jésus. Les chrétiens doivent être associés à Jésus, pour réparer les dégâts et soigner les plaies provoquées par les athées impies ou par les peuples qui ne Le connaissent pas, ou ne veulent pas Le connaître. La merveille des merveilles,  c'est que Dieu, via Jésus, veut que nous participions à notre rédemption.

 

Nous arrivons maintenant à la parole de Jésus, si difficile à comprendre: "Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés." Ne jugez pas…  Pourtant il y a des choses que nous devons bien juger. Ainsi la Révolution française a fait des milliers de morts. Le nazisme puis le communisme, plusieurs dizaines de millions de morts. Nous devons bien juger ces actes ignobles, et inciter les gens à ne pas, ou ne plus les commettre. Nous sommes bien obligée de juger les attentats islamiques qui tuent, eux aussi, de très nombreux chrétiens. Nous sommes bien obligés de juger l'ignominie des auteurs de la loi concernant le mariage des homosexuels. Nous sommes bien obligés de juger l'iniquité ambiante de notre monde qui a rejeté même la loi naturelle. Alors, pourquoi Jésus nous demande-t-il de ne pas juger?

 

Dans le paragraphe qui précède, nous jugeons des faits. Et Dieu, les a aussi jugés; ainsi l'Ancien Testament est plein des colères de Dieu qui juge ces faits détestables. Alors? Alors, réfléchissons sur ce sujet si déconcertant. Oui, Dieu veut que nous jugions la qualité des crimes, actes sanglants ou non, qui vont à l'encontre de sa Loi; Dieu veut que nous jugions certaines lois iniques ou des recommandations ignobles qui sont de plus en plus souvent proposées aux hommes. Oui, les actes doivent être jugés afin de mettre en garde ceux qui seraient soumis à de telles tentations. Mais nous ne devons pas juger de la même façon les hommes qui commettent ces actes regrettables. D'ailleurs, au moment de mourir, Jésus a supplié le Père: "Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font."

 

Réfléchissons encore. Voici des musulmans qui vont tuer plusieurs personnes, au Nom d'Allah, donc au nom de Dieu. Leur acte est criminel, c'est sans contestation possible. Mais eux, sont-ils vraiment des criminels? L'islam incite constamment au combat, à la lutte contre les mécréants, c'est-à-dire les athées et les chrétiens. Et s'ils tuent des chrétiens, ils iront au paradis… Depuis leur plus jeune âge, les enfants et les jeunes musulmans n'apprennent que cela, par cœur. Leur liberté est aliénée. Certes, leurs actes sont mauvais, mais Jésus nous dit: "Pardonnez-leur. Ils ne savent pas ce qu'ils font."  Ils ne savent pas ce qu'ils font, et cela est vrai. Les exemples que nous pourrions citer sont très nombreux. Alors, que pouvons-nous faire? Une seule réponse: enseigner la vérité.    

 

C'est vrai: la plupart des malfaiteurs ne savent pas ce qu'ils font. Ainsi, un matin pas si éloigné, la radio nous a appris qu'une famille de 27 personnes, des roms, était mise en jugement, car les membres de cette famille apprenaient aux enfants à cambrioler, seuls ou en groupes!!! On croit rêver quand on entend de telles choses! Incontestablement ces gens sont coupables, mais leurs pauvres petits enfants? Certes non, ils ont simplement obéi… Et les parents? Eux non plus ne sont peut-être pas aussi coupables que nous le croyons, car eux aussi, durant leur enfance, ont peut-être été soumis aux mêmes contraintes. Donc, ils ne savent pas ce qu'ils font, ou du moins, ils ne savent pas que leurs actes sont mauvais. Pourtant, ils sont mauvais, et on ne peut pas continuer à vivre ainsi: il faut revenir au bon sens, à la Loi de Dieu, à la morale. Mais comment faire?

 

Nos contemporains se perdent complètement dans ce monde livré à Satan. Nous demandons à Dieu de chasser les démons qui font tant de ravages dans les âmes de nos enfants. Nous sommes si démunis, si inquiets et si malheureux… Alors, pourquoi ne reviendrions-nous pas au bon sens, à la Loi de Dieu qui est une Loi d'amour et de bonheur? Et pourquoi ne recommencerions-nous pas à l'enseigner cette Loi de Dieu, à l'enseigner non seulement aux petits enfants, mais aussi aux adultes, et à l'enseigner dans toute sa vérité. Si nous apprenions à savoir ce que nous faisons et à juger vraiment, c'est-à-dire à faire la distinction entre le bien et le mal? Alors, peu à peu, notre indignation s'apaiserait… Et nous n'aurions plus à juger…

 

Paulette LEBLANC                                                             Novembre 2013