16 octobre 2012 - Méditation
pour le temps présent par
Paulette Leblanc
La
Paix et l'Espérance
De plus en plus de français
réfléchissent sur la paix, et beaucoup ne savent plus quoi penser.… Pourtant le
constat des événements actuels est inévitable. On ne peut pas nier l'évidence
et la question qui se pose inévitablement est: comment peut-on espérer encore
et en faisant quoi? De plus en plus de jeunes cherchent à manifester leur
indignation, mais il me semble que c'est encore très insuffisant et trop
superficiel. Il faudrait aller plus au fond des choses et ne pas craindre de
dire la vérité. J'étais une scientifique, mais depuis 20 ans que je suis en
retraite, il y a bien des choses que je ne peux suivre que très vaguement. Il
en est ainsi pour ce qui concerne la mécanique quantique et la théorie des
cordes. Or parfois, le Seigneur nous envoie des intuitions, des éclairages
inattendus qui nous conduisent à la véritable espérance et à l'amour.
Les lignes qui suivent auront besoin
d'être précisées, mais aujourd'hui mon émerveillement est tel que je dois vous
le partager; certes, il est encore mal exprimé, et je ne donne aujourd'hui que
quelques aperçus d'une réflexion qui m'étonne et que nous tous, nous devrons
approfondir. Mais aujourd'hui, il est impératif que nous nous renouvelions dans
l'espérance et dans la paix.
L'Ancien
Testament prépare le Nouveau. Et le Nouveau Testament révèle la paix, le
pardon, la justice, la volonté d'amour de Dieu qui n'est que bonheur et que les
apôtres, rappelant les paroles de Jésus appellent les Béatitudes. Avec Jésus,
tout est amour; avec les vrais chrétiens aussi. Partout, dans le monde, et
depuis Jésus, ce sont les chrétiens qui, par amour et pour répondre à son
appel: "Allez dans le monde
enseignez, enseignez, faites des disciples…" ont créé et continuent à
créer, des écoles, des dispensaires, des hôpitaux… Pourtant, ce sont toujours
les chrétiens que l'ont persécute… Pourquoi?
Les
persécutions, Jésus les a expérimentées le premier. Et Il nous a avertis: "Comme ils M'ont persécutés, ils vous
persécuteront." Pourquoi persécute-t-on seulement ceux qui font le
bien? Et pourquoi certains persécutés abjurent-ils leur foi pour aller vers les
persécuteurs? Par peur? Par désespoir? Par crainte d'être tués ce qui est
toujours très courant? Probablement. Alors, presque insensiblement, de nombreux
chrétiens s'éloignent de leur foi et se mettent à vivre et à penser comme les
païens. C'est ce qui arriva au début du christianisme, et l'apôtre Jacques ne
craignit pas de dénoncer ces fautes en des termes durs mais pleins de vérité,
car jamais on ne doit renoncer à l'amour et à la paix du cœur.
La
paix du cœur, c'est la paix de Jésus, la paix qu'Il nous donne, sa paix qu'Il
nous a laissée. Aimez-vous les uns les autres répète sans cesse Jésus. Mais
pourquoi tant de personnes ne connaissent-elles pas la paix du cœur?
Réfléchissons un peu.
La
paix du cœur est toujours difficile à obtenir à cause de nos péchés. Le monde
est dur, et spontanément nous nous révoltons, nous nous fâchons, nous essayons
de raisonner, mais nos constats nous déconcertent. Et nous jugeons, sévèrement.
Et comme rien ne change, surtout dans un monde sans Dieu, c'est la révolte, la
haine, la jalousie, et la guerre. Pourtant notre cœur souffre, car Dieu n'est
pas aimé.
Dieu
n'est pas aimé! C'est cela qui brise nos cœurs. À cela il faut ajouter les
nombreuses erreurs que des responsables de notre Église ont commises tout au
long des siècles. Mais pourquoi? Il me semble que la raison principale de ces
erreurs, c'est que l'on a oublié que Dieu doit être le Premier servi.
Les
hommes sont les œuvres de Dieu, précieuses à son cœur, mais fragiles vue leur
complexité. Cela Dieu le sait, mais l'homme ne le sait pas tant qu'il n'a pas
pris conscience de cette fragilité. Aussi Dieu donne-t-Il à Adam une première
consigne: ne pas manger le fruit d'un arbre. La faiblesse d'Adam et d'Ève va
bientôt se révéler à eux-mêmes: trompés par Satan ils vont manger le fruit de
l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Désormais ils mourront; et les
anges vont les chasser du paradis terrestre. Mais Dieu ne les abandonnera pas
malgré les apparences: les hommes, en effet, doivent absolument connaître leur
faiblesse humaine liée à leur condition d'êtres chair et esprit.
Les
différentes mythologies se rejoignent toutes: loi de Dieu d'abord; puis le
péché par excès de désir: on veut toujours plus. Et toujours sous-jacents: la
jalousie et le rejet de la Loi. Les hommes rejettent la Loi de Dieu et tombent
dans le malheur et dans la mort. C'est alors que l'on détecte l'importance
vitale de la Loi de Dieu et de la pureté du cœur. Au fond, Jésus fin
psychologue et grand philosophe, a compris tout cela et l'a exprimé dans les
béatitudes qui sont en fait les résultats de l'application de la Loi de Dieu. Jésus
parle deux fois du bonheur de ceux que l'on persécute et insiste en disant
"Heureux les miséricordieux!" Or, les miséricordieux, ce sont ceux
qui ont souffert à cause des autres, mais qui pardonnent comme Dieu pardonne,
car Dieu aime.
Résumons-nous:
Dieu
seul EST. Dieu seul sait ce qu'Il a fait et ce qu'Il continue à faire. Dieu
seul connaît et pour éduquer les hommes libres très fragiles car matière et
esprit, Il donne sa Loi, son mode d'emploi de la création. Il y a entre Dieu et
les hommes une unité incroyable. Dieu est et Il fait; et les hommes sont en
Dieu, dans sa Pensée divine qui est Amour. Dieu veut que les hommes L'aiment et
pour cela Il les fait libres. Les hommes libres et capables d'aimer, libres et
en Dieu venant de Dieu. Cela nous ne pouvons même pas l'imaginer et encore
moins le comprendre. Dieu est trop grand et éternel.
Aujourd'hui,
il n'est pas facile, lorsqu'on est trop clairvoyant, de garder son espérance
intacte. Je réfléchis encore, et sans le vouloir, j'écris un mot sur un papier:
l'union à Dieu d'abord. S'unir à Dieu, c'est écouter Dieu, L'entendre, Le
trouver, Le rencontrer, L'adorer, L'aimer, vivre avec Lui. Mais qui est Dieu?
Il nous est absolument impossible de "dire" Dieu, car nous ne Le
"voyons", nous ne Le "pensons" qu'avec notre humanité qui
n'a rien à voir avec la divinité.
Dieu
est au-delà du présent humain. Dieu EST Présent et Éternel, et ce qui est passé
ou est aujourd'hui ou sera demain pour nous, est constamment présent pour Dieu,
car il n'y a pas de temps pour Dieu, le temps étant aussi une créature. Dieu!
Qui est Dieu? Je tremble, et mon esprit défaille; je ne sais pas. Je suis en
Dieu, je baigne en Dieu et pourtant je ne Le connais pas, mais je Le cherche…
Dieu seul me guide. Et curieusement j'ai comme peur, et pourtant je désire
Dieu, j'aime Dieu car il y a Jésus qui est à ma portée. Bien que Dieu, Jésus
est "à ma taille", et dans mon temps, car Incarné, il est dans le
temps tout en étant hors du temps. Ce mystère nous ne pourrons jamais le
comprendre car nous sommes dedans.
Ainsi,
chaque homme, créature de Dieu, en Dieu, impuissant et totalement dépendant de
Lui, chaque homme n'a qu'un seul moyen de rencontrer et d'aimer Dieu: observer
ses commandements d'amour. Je dois écouter Dieu, tendre l'oreille de mon cœur
et entendre Jésus nous dire: "Aimez-vous
les uns les autres comme Je vous ai aimés." Jésus ne cesse de nous
parler pour nous ramener à la paix, sa paix, celle qu'Il nous donne et qui
contient notre espérance.
Quand
on n'aime pas, c'est Babel. Toute l'histoire des hommes tourne autour de Babel
que les hommes ne cessent de reconstruire. Car l'histoire de tous les peuples
anciens nous montre toujours les hommes en train de se combattre, et quand ils
ne combattent plus, ils reconstruisent Babel. Et nous, nous qui vivons au
XXIème siècle, nous agissons de la même façon. Prenons quelques exemples pris
dans notre Histoire: au XVII ème siècle, voici la
franc-maçonnerie gouvernant "les lumières" et conduisant à la Révolution
qui met en évidence deux catégories d'hommes: d'une part les riches, bourgeois cultivés,
instruits, grands travailleurs généralement, mais qui, ayant perdu Dieu, sont devenus
les exploiteurs des autres. Ces autres, les exploités sont les pauvres,
délaissés, très peu instruits, livrés à eux-mêmes et à leurs instincts:
paresse, vices, abandon, et comme ils sont ignorants, ils sont manipulables à
souhait. Il était facile alors à la classe riche d'utiliser ces pauvres gens
pour accomplir les tâches ignobles que les études récentes sur la Révolution
française nous révèlent de plus en plus. Raison principale: tous avaient
abandonné Dieu.
Ensuite,
au XIXème siècle, on constate la même chose avec la révolution industrielle: nouveaux
enrichissements et nouvelles exploitations. Et plus récemment, tout au long du
XXème siècle, nous avons assisté aux désastres du communisme et du nazisme:
horribles tours de Babel qui se sont effondrées elles aussi. Aujourd'hui nous
subissons les crises du socialisme et du libéralisme: Babel s'effondre encore.
Et la cause est toujours la même: Dieu a été chassé, et les chrétiens sont
toujours persécutés. Et quand il n'y a plus Dieu, il n'y a plus d'amour, et le
péché règne. C'est comme si l'on assistait à la permanence du péché originel.
Pourquoi
tout cela? Pourquoi Dieu laisse-t-il faire? Pourtant Il savait, de toute
éternité, ce qui allait arriver; alors? C'est que Dieu veut être aimé et Il
nous laisse libres de répondre à son amour, seule condition de notre bonheur.
Il laisse notre liberté Le choisir, Lui et sa sainte Volonté, donc le bonheur,
ou le refus de sa Loi qui conduit au malheur. Mais Dieu ne peut pas détruire sa
création, car l'Amour est aussi pardon et miséricorde. Dieu pardonnera tous
ceux qui reconnaîtront leurs fautes, mais en attendant, que de souffrances pour
tous les hommes…
Et voici l'essentiel.
Feuilletant
une revue, je lis, dans un article concernant les particules constituant la
matière, quelques lignes sur la théorie
des cordes, théorie qui vise à unifier
la description du monde de l'infiniment petit: celui des particules
élémentaires, et le monde de
l'infiniment grand: celui des galaxies ou des amas de galaxies. Ces lignes
m'ont bouleversée car elles rejoignent plus ou moins mon intuition profonde
concernant la constitution de la matière et sa place en Dieu. Voici: "Selon cette théorie, il n'y aurait pas
mille et une sorte de particules élémentaires dans l'univers: il n'y en aurait
qu'une. Cette particule fondamentale serait une corde vibrante, analogue à
celle d'un violon, dont les harmoniques –ses différents modes de vibration-
constitueraient toutes les particules que nous connaissons, ainsi que d'autres
qui n'ont pas encore été détectées. Autrement dit: toute la matière pourrait
être décrite par une corde unique présentant une infinité de modes de
vibration." (Revue Science
et Avenir)
Ainsi,
il existerait une unité complète entre Dieu et sa création, entre la substance
de Dieu et ce qui constitue notre matière. Dieu Est et Il est UN. Et la base de
ce qui nous constitue est également un. La création baigne en Dieu. De sa
propre substance Dieu crée la matière, donc notre humanité charnelle également.
Et Il veut que nous L'aimions; donc, ayant pris ce qui forcément vient de Lui
pour nous "fabriquer", Dieu nous fait libres pour que puissions
L'aimer. C'est très clair. Mais alors le péché? Dieu le permet car nous sommes
libres. Mais ceux qui pêchent sont toujours de Dieu, et forcément ils
reviendront à Dieu grâce à sa miséricorde et à la capacité qu'Il nous a donnée,
de demander pardon. D'où la naissance de notre espérance.
Notre
espérance peut naître, mais il reste pourtant un autre mystère, notre esprit
qui "meut" notre matière. Et là encore la science moderne peut nous
aider. En effet, nos savants détectent constamment des forces nouvelles,
parfois dites "noires", dans ce que nous appelions autrefois "le
vide", le vide physique qui n'existerait donc pas. Ces forces que nos
savants ne savent pas encore préciser, sont-elles, en réalité l'Esprit de Dieu
qui créerait notre esprit pour le lier à notre corps charnel donc matériel? Bien
sûr, cette réflexion n'est qu'une question, mais une question qui nous
rapproche de Dieu.
Incontestablement
la science moderne nous rapproche de plus en plus de Dieu. Elle nous fait
comprendre la réalité fondamentale de la Présence de Jésus dans son
Eucharistie. La nature de la matière est toujours la même quelles que soient
ses apparences. Ainsi Jésus peut changer de formes, mais c'est toujours Lui qui
est présent. Ses "cordes" invisibles vibrent toujours pour nous, même
si nous, nous ne voyons qu'un peu de pain, une simple hostie, mais une hostie consacrée. Ces
choses, encore très nouvelles, sont difficiles à exprimer. Mais ce qui est
certain, c'est que la science moderne fortifie notre foi et fait naître notre
espérance. Et elle nous fait comprendre mieux nos liens avec notre Créateur.
Oui, dans notre monde, nous sommes obligés de constater les immenses dégâts
commis par le péché des hommes. Ce redoutable constat est obligatoire, on ne
peut pas le nier, mais voici que la science moderne nous conduit à l'espérance,
tant que nous sommes sur la terre.
Tout
ce qui précède est une réflexion personnelle; ce n'est pas encore une vérité de
foi, mais simple constat. La science devait tout expliquer, et montrer que Dieu
n'existe pas, et que les hommes, avec leur science, pourraient tout expliquer,
tout réaliser. Tout ce qui existait n'était que le résultat du hasard…
Mais voilà que cette même science, à
mesure qu'elle progresse, nous montre que "rien" ne peut pas faire
quelque chose, que ce que certains appellent encore le "néant", ne
peut pas créer puisqu'il n'existe pas. Nous sommes vraiment sur le chemin de
l'espérance, le chemin vers Dieu.
Paulette
Leblanc (le 16 octobre 2012)