16 août 2012 -
Méditation pour le temps présent par Paulette Leblanc
De la foi naît la raison
Dieu et ses saints
Parfois,
nous avons l'impression de ne plus rien comprendre, ni à notre vie, ni à ce qui
se passe dans le monde, ni à l'action de Dieu en nous et en nos frères. C'est
que Jésus veut alors nous faire comprendre quelque chose, mais quoi? Et si nous
commencions à penser à ce que nous devrions faire pour mieux aimer le Seigneur
et mieux le faire connaître. Soudain l'amour du Seigneur se fait comme plus
proche de nous… Mais comment parler de l'amour du Seigneur? Les saints peuvent
nous apporter beaucoup si nous étudions un peu leur vie. Nous découvrons alors
en eux beaucoup de points communs. Mais ce qui nous surprendra davantage, c'est
que beaucoup de ceux (ou celles) à qui le Seigneur voulut confier une œuvre
importante, ont rencontré de nombreux obstacles et contradictions venant de la
part de ceux qui auraient dû les soutenir. Mais pourquoi?
Le
Seigneur choisit des jeunes filles; il veut en faire des saintes. Curieusement
la vie de ces femmes, sera courte. À peine auront-elles le temps de laisser
quelques écrits: Thérèse de Lisieux, Élisabeth de la Trinité, Dina Bélanger par
exemple, et le Seigneur les rappellera à Lui. Leur mission ne commencera
qu'après leur mort. Ou bien, la vie des choisis de Dieu sera plus longue: ils
créeront des écoles, des hôpitaux, toutes sortes d'œuvres indispensables;
parfois, ce seront des confesseurs remarquables, comme le saint Curé d'Ars, ou
Don Bosco. Mais voici des rivalités, des oppositions inattendues. Certains
évêques sont même allés jusqu'à détruire ces œuvres, à empêcher les confesseurs
de confesser, ou pire, à excommunier les fondateurs, comme cela est arrivé
plusieurs fois. Mais curieusement, ceux qui sont morts jeunes sont chargés
aujourd'hui de missions incroyables: ainsi la petite Thérèse qui fut une
carmélite est devenue la patronne des missions… Et les œuvres de ceux qui ont
été contrariés sont maintenant particulièrement appréciées.
Le
Seigneur veut nous faire réfléchir. Tout d'abord, il veut nous montrer que lui
seul est capable de réaliser quelque chose. Il veut utiliser quelques humains
pour les sanctifier et pour qu'ils deviennent capables de sanctifier ceux que
le Seigneur leur enverra. Dieu nous montre aussi que, s'Il veut se servir des
hommes, ces derniers ne doivent pas s'enorgueillir, mais comprendre que le
véritable artisan, c'est Dieu et Dieu seul. Dieu ne veut pas nous sauver sans
nous, sans notre oui, mais ensuite, c'est Lui qui agit. Et cela quelle que soit
la situation dans laquelle les hommes ont été placés par Dieu dans le monde;
ses saints sont dans le monde, mais ils ne sont pas du monde. Cela est sûr,
mais pourquoi? Et surtout pourquoi les persécutions insensées?
Quand
le Seigneur veut faire un saint, Il l'inspire intérieurement et lui faire
découvrir plusieurs choses: la détresse des pauvres et des malades, son amour à
Lui, Dieu, pour tous les hommes, ses enfants, la grande nécessité de former les
jeunes, mais surtout Dieu veut former Lui-même ses futurs saints à l'obéissance
et à l'humilité. C'est seulement lorsqu'ils ont compris la valeur de
l'obéissance et ont devenus vraiment humbles, que les hommes découvrent l'amour
de Dieu.
Pour
résumer: Dieu crée l'homme et le place dans la nature terrestre, mais cette
nature qui obéit à ses lois propres doit être protégée par l'homme. Aussi Dieu
donne-t-Il à l'Homme un Commandement qui, obligatoirement se transformera, pour
son application, en un certain nombre de lois. La foi conduit ainsi à la
raison: Dieu crée la nature qui obéit aveuglement à des lois spécifiques, les
lois de la nature. L'Homme intelligent, raisonnable, doit obéir à Dieu, dans la
foi, pour protéger la nature. Ainsi, l'intelligence de l'Homme le conduit à la
foi qui le dirige vers la raison. De la foi naît la raison.
De la foi naît la raison
Incroyable!
C'est de la foi que naît la raison, et non l'inverse. Je n'avais jamais encore
pensé à cela. Voici qu'il me faut encore remonter à l'origine de l'Homme.
Certes, la création de l'Homme racontée dans la Bible n'est qu'une parabole.
Mais Dieu se sert constamment de paraboles, d'exemples concrets et à notre
portée, pour nous faire comprendre les choses que nous serions incapables de
comprendre s'Il nous parlait directement son langage. D'ailleurs, la meilleure
preuve c'est que les scientifiques ou les techniciens spécialistes, doivent
aussi utiliser des comparaisons pour expliquer aux profanes, les découvertes
qu'ils font, en physique notamment.
Donc
Dieu crée. D'abord l'univers, puis la terre et la nature vivante, et enfin
l'Homme. Cet Homme, que Dieu fit homme et femme, fut placé par ses soins dans
le jardin d'Éden pour y faire son apprentissage d'homme, car il avait alors
tout à apprendre. En conséquence Dieu lui parla: comment? Cela nous l'ignorons,
m ais ce qui est sûr, c'est que, pas
plus que nous, Adam et Êve ne pouvaient voir Dieu qu'on ne peut pas voir sans
mourir. Et Dieu ne s'était pas encore incarné… Dieu parla au cœur d'Adam et
Êve, et leur apprit ce qu'ils devaient impérativement savoir pour vivre,
apprendre et évoluer. Mais cette présence de Dieu, certainement sensible et
évidente puisqu'ils étaient sans péché, était déjà une sorte de réalité-foi. En
effet, Dieu était là, dans son essence divine, non sensible extérieurement et
pourtant détectable et captable. Adam et Êve comprirent vite qu'ils devaient
respecter le jardin dans lequel Dieu les avait mis, c'est à dire la nature,
donc suivre les conseils de Dieu, conseils résumés dans la Bible par
l'expression: "Tu ne mangeras pas du fruit de cet arbre."
Quel
arbre? Quel fruit? Peu importe, ce n'est qu'une image, une parabole pour faire
comprendre aux hommes qui viendraient après le péché du premier couple, donc
qui ne pourraient plus "sentir" la présence de Dieu ni L'entendre,
une comparaison expliquant la cause de la séparation de l'homme d'avec Dieu.
Adam et Êve vivaient heureux dans le jardin d'Éden, avec Dieu qui venait les
"voir" et leur "parler" tous les soirs. Ils respectaient
les règles de vie que Dieu leur indiquait, et cela ne leur coûtait aucun
effort: c'était "tout naturel". Dieu contemplait son œuvre, l'Homme,
et vraiment, c'était très bon. C'était même tellement bon que Dieu décida
d'utiliser l'Homme pour achever sa création, en s'y intégrant Lui-même afin de
réaliser ce qui serait son Corps à Lui Dieu, dans une unité parfaite entre le
Créateur et la créature. Déjà le Père pensait au Corps mystique de son Fils qui
s'incarnerait dans une humanité complète: corps et âme.
Dieu
contemplait l'Homme et lui parlait, Cœur à cœur. Et l'Homme était tellement
heureux. Suivant les conseils que Dieu lui donnait, il cultivait la terre,
récoltait des fruits et les mangeait. Ils étaient si bons ces fruits
merveilleux! Et le travail, quelle joie pour l'Homme! Quel bonheur! L'Homme
était heureux, et Dieu contemplait son propre bonheur à travers le bonheur de
l'Homme… Dieu pensait: "oui, mon Verbe, ma Parole, je veux qu'elle
s'incarne dans l'Homme. Et l'unité sera parfaite dans toute ma création… Et mes anges jubileront en M'adorant dans mon
Fils."
Tout
cela était si bon pour Dieu qu'Il voulut partager sa joie à tous les anges
qu'Il avait créés, il y avait déjà "longtemps". Ah! Non! pensa Dieu,
cela ne fait pas longtemps, car mes anges ne sont pas dans le temps, ni dans
les temps, puisque la création matérielle n'existait pas quand j'ai fait tous
ces esprits si parfaits; les esprits sont dans l'éternité, avec Moi. Quelle
surprise pour eux quand Je leur ordonnerai de M'adorer dans mon Fils! Et Dieu
UN, éternel, Esprit pur et Intelligence pure elle aussi, Dieu voulut partager
cette joie avec le plus grand de ses anges: Lucifer.
Ici,
je dois m'arrêter. Dieu est. Donc tout ce je peux dire avec mes mots humains
n'a aucun sens pour tout ce qui concerne Dieu. Ce ne sont que des images, car
je n'ai à ma disposition que mon langage d'homme, et ce que j'essaie de faire,
c'est de montrer, avec mes pauvres mots d'homme, mots pauvres et insuffisants,
que Dieu, Intelligence pure, est aussi Raison pure. Car, qui pourrait empêcher
Dieu de penser en Lui-même, donc de raisonner. Et cette raison, manifestation
de l'intelligence, Dieu la donna à l'homme, afin qu'il pût utiliser son
intelligence limitée et obligée d'apprendre et de raisonner.
Dieu
appela Lucifer et lui "raconta" tout ce qu'Il avait l'intention de
faire avec l'Homme. Mais quand il apprit que Dieu incarnerait sa Parole dans un
corps d'homme, cette pauvre créature qu'il méprisait, tant il la trouvait
inférieure à lui et à tous les anges, Lucifer se révolta. Jamais il ne s'abaisserait
devant "çà", jamais il n'adorerait Dieu à travers un corps d'homme,
ce corps fut-il le corps mystique du Fils de Dieu, sa Parole. Dieu fut attristé
par la réaction de Lucifer, mais ce qu'Il décidait, Lui Dieu, Il le faisait
toujours. Dieu vit aussi, mais Il le savait déjà, Dieu vit ce que Lucifer
allait faire, et déjà, Il commença à mettre en place des "refuges"
pour l'Homme qui allait pécher, et quitter le merveilleux jardin du Paradis.
Naissance de la foi
Lucifer,
en effet, voulait détruire l'Homme, ce qui n'était pas possible: on ne détruit
pas l'Œuvre de Dieu, mais on peut l'abîmer, et, en ce qui concerne l'Homme, le
rendre très malheureux. Aussi Dieu fortifia-t-Il l'homme afin qu'il pût
résister aux attaques de Satan. Nous connaissons tous la suite, nous ne nous y
attarderons pas…
Mais
dès qu'il fut chassé du Paradis, l'Homme ne pouvait plus voir Dieu, ni Le
sentir, ni L'entendre. Il savait seulement que Dieu existait, car il avait dans
son intelligence et sa mémoire, ainsi que dans son cœur, le souvenir de son
bonheur passé. L'Homme avait ce que nous appelons la foi, cette foi qu'il
s'efforcerait de transmettre à tous ses descendants. Adam et Êve qui ne
pouvaient plus "bavarder" avec Dieu, Le rencontraient cependant dans
la foi, une foi très forte, évidemment, car pour eux, rencontrer Dieu et Le
prier, ce n'était pas la foi mais une certitude car ils avaient vécu avec Dieu.
Mais leur certitude, devenue en quelque sorte leur foi, ils devaient la
transmettre à leurs descendants. Déjà ils raisonnaient en eux-mêmes pour savoir
comment ils réaliseraient cette transmission de la foi.
Nous
pouvons imaginer Adam et Êve parlant de Dieu à leurs enfants et leur racontant
tout ce qu'ils avaient vécu avec Dieu. Ils leur parlaient aussi de leur faute,
des mensonges terribles de Lucifer, et surtout, de la nécessité absolue de ne
jamais écouter le tentateur ni de se séparer de Dieu. On voit très bien ici,
comment Adam et Êve raisonnaient pour trouver les expressions les meilleures
qui exprimeraient leurs souvenirs, une sorte de foi qui n'était pas la foi que
nous connaissons; ils devaient en effet, donner aux enfants qu'ils éduquaient,
ce qui était pour eux, la réalité de ce qu'ils avaient vraiment vécu avant la
faute. Mais ce que Adam et Êve transmettaient à leurs enfants, leurs souvenirs
à eux, devenait la foi pour leurs descendants et pour nous. On comprend bien
comment la raison et la foi sont étroitement mêlées.
Foi et raison
Foi
et raison sont tellement mêlées que l'une ne va pas sans l'autre, et chaque fois
que je raisonne sur la foi, c'est en fait la foi que je veux exprimer. À cet
instant précis où j'exprime ma foi, je dois raisonner pour l'exprimer,
l'expliquer, en un mot, pour la dire. J'irai même plus loin: chaque fois que je
veux parler de ma foi et de tout ce qui la concerne, je dois en même temps,
penser, réfléchir, donc raisonner, afin de trouver les termes les mieux
adaptés.
Chaque
fois que je veux réfléchir, donner des idées, des arguments, me justifier ou
encore regretter quelque chose, je raisonne. L'homme normal raisonne beaucoup
tout au long d'une journée, car penser, réfléchir, juger, choisir en pleine
connaissance, tout cela qui représente les éléments essentiels du raisonnement,
tout cela constitue aussi les éléments structurants de sa vie d'homme. Si je
veux exprimer ma foi, je ne peux le faire qu'avec les arguments que ma raison
me propose, donc avec les éléments vitaux de mon intelligence. Transmettre la
foi c'est toujours raisonner.
Je
me demande de plus en plus et de plus en plus souvent, comment nos
contemporains peuvent prétendre séparer la foi de la raison. Si ma raison est
honnête, si elle est intelligente et pleinement consciente de la réalité de la
nature qui la porte, si elle a bien compris que, si elle existe, elle ne s'est
pas faite toute seule, alors elle ne peut que s'épanouir dans la foi, la foi en
un Dieu Créateur. Sinon ma raison disparaît, car elle n'existe pas. On voit
bien que c'est uniquement de la foi que naît la raison. Ensuite, bien sûr, mon
intelligence raisonnera sur de multiples sujets que l'intelligence humaine
découvrira et voudra expliquer. C'est ainsi que la science, la philosophie, le
développement des moyens de mieux vivre et de communiquer se développeront.
Mais, et cela me paraît fondamental: en tout premier lieu, ma raison et mes
raisonnements ne m'ont été donnés par Dieu que pour étayer puis transmettre ma
foi, ma foi en Lui.
Je
m'arrête un peu de raisonner. Je contemple les merveilles de Dieu et de sa
création. J'ai bien conscience que je m'exprime mal. Mais comment exprimer
l'inexprimable avec des mots humains inadaptés, parce que les mots qui
pourraient "dire" Dieu correctement, n'existent pas? Peut-être même
n'existeront-ils jamais pour les vivants sur la terre qui doivent vivre dans la foi.
Ma
raison étaye la foi que je reçois mais dont ma nature humaine doit prendre
conscience et exprimer. Ma foi a besoin de ma raison pour se transmettre.
Aujourd'hui, il m'est impossible de séparer ma foi de ma raison.
La
Transfiguration de Jésus nous a aussi montré Moïse, l'Homme à qui Dieu donna sa
Loi, ainsi qu'Élie le grand prophète.
Moïse et Élie représentent l'Ancien Testament, celui dont les trois apôtres,
Pierre, Jacques et Jean notamment, avaient vécu jusque là. Mais Jésus, juif
aussi, se transfigure et parle avec Moïse et Élie de sa Passion prochaine.
Jésus ouvre le Nouveau Testament, mais Il ne renie pas l'Ancien. Et cela est
très important car, même s'Il veut transformer la Loi de Moïse, devenue
tyrannique à cause des hommes, en Loi d'amour, Jésus ne supprime pas la Loi.
Car Dieu ne veut pas supprimer sa Loi, sa Loi qui est sa Loi universelle.
Expliquons-nous.
La venue de la Loi
Nous
venons de voir comment la foi et la raison sont étroitement liées. Alors, que
vient faire la Loi? Contemplons l'univers matériel. Il est constitué d'une
matière inerte, sans esprit, donc sans intelligence. Mais pour se
"développer", pour fonctionner, la matière est soumise à des lois,
dites naturelles. Depuis ce que nous appelons aujourd'hui le bigbang, l'univers
s'étend… À un certain moment, Dieu "fit" la terre et y
"plaça" la vie. La vie est d'abord soumise aux lois de l'univers,
mais en plus, elle doit se soumettre à des lois spécifiques, les lois de la
nature vivante. Ainsi la végétation est totalement soumise, du moins
apparemment, aux conditions naturelles, ou climatiques, dans laquelle elle est
placée. Si le sol ne correspond pas très bien à ses besoins, la végétation
s'adapte. Nous remarquons que c'est la vie qui s'adapte à la nature, et pas
l'inverse.
La
végétation s'étendit pas toute la terre, et bientôt, tout en respectant les
lois qu'Il avait mises en place, notamment les lois de l'évolution, Dieu créa
les animaux, chacun selon son espèce, et à ces animaux Il accorda une certaine
liberté: ainsi les animaux peuvent se déplacer, combattre certains obstacles
qui se présentent. Chaque animal a ses qualités et ses réflexes propres, des
plus petits insectes aux plus gros mammifères. Les animaux sont tous soumis aux
lois de la nature, tout en bénéficiant de quelques libertés. Puis Dieu créa
l'Homme, la créature qu'Il aima particulièrement car tout dans l'Homme était
très bon. Dieu l'avait voulu ainsi car dans sa pensée éternelle, Il
"voyait" déjà l'Incarnation de son Verbe.
Contemplons
l'Homme que Dieu fit "très bon". De part sa matérialité, l'Homme est
soumis aux lois naturelles tout en ayant la possibilité de réagir librement.
Car l'Homme est matière, et esprit, esprit fait à l'image de Dieu. Donc l'Homme
est aimé de Dieu et pour que l'Homme puisse répondre à l'Amour, Dieu lui donna
la liberté. L'homme est soumis aux lois de la matière, et cela il ne peut
l'éviter, sinon, il engendre de graves dommages. Mais l'Homme est libre vis à
vis de Dieu car l'amour ne peut exister que dans la liberté. Pour prouver son
amour, l'Homme doit librement se soumettre à la Loi de Dieu, Loi d'amour donc
Loi de bonheur. Malheureusement, la faute originelle née du mensonge de Satan,
faussa tout. L'Homme qui s'était séparé de Dieu fut chassé du Paradis; livré à
lui-même, l'Homme, nous l'avons vu ci-dessus, ne pouvait retrouver Dieu que par
la foi.
Adam
et Êve éduquèrent leurs descendants et leur firent connaître Dieu par la foi.
Puis vint la raison manifestée par les raisonnements nécessaires pour démontrer
la nécessité d'obéir à la Loi d'amour qui vient de Dieu et fait partie de notre
nature humaine. D'où l'équation que les descendants d'Adam peuvent écrire:
Foi
+ loi + raison = amour + bonheur
Je
m'explique: Dieu donna aux hommes la liberté pour qu'ils puissent répondre à sa
Loi d'amour. On obtient ainsi: la foi, puis la liberté et le choix libre dû à
la raison; ceci conduit à l'obéissance à la loi d'amour.
Ensuite,
on comprend vite que la foi génère la raison qui synthétise la Loi et conduit à
l'amour effectif et vivant. Dès lors, l'homme peut retourner à Dieu grâce à la
foi et à sa raison. On voit que la Loi est indispensable à l'Homme pour qu'il
puisse vivre, car la loi fait partie de la nature où il est, et dont il est.
L'homme n'est pas Dieu car il a été créé, justement par Dieu. Cela est
incontestable et même "visible" et manifeste; on comprend mal
l'absurdité de notre monde qui refuse la foi et la loi, donc la raison et
l'amour et le bonheur. L'immoralité est le malheur suprême de notre monde car
elle conduit aux difformités spirituelles, aux handicaps et à la mort.
Je
n'ai pas parlé de Satan, car notre malheur, c'est son œuvre. Satan hait
l'homme, il le trompe et cherche à le détruire. Et pour des raisons que nous
ignorons, peut-être pour nous prouver la vérité de la haine du démon, Dieu
continue à le laisser agir. De cette action hyper-nocive de Satan qui continue
à tromper les hommes, il résulte les conséquences suivantes: plus d'amour, plus
de bonheur sauf quelques plaisirs grossiers qui ne durent pas, plus de morale,
plus de foi, plus de loi, plus de raison raisonnable, mais l'erreur et la mort.
Pourtant Dieu continue à nous instruire.
Dieu
continue à nous instruire, et Il le fait de nos jours, surtout grâce aux
découvertes de la science moderne. Depuis Einstein, nous savons bien que ce que
nous appelons le temps est très relatif, et toujours lié à un repère. Ainsi,
les temps sont en nombre infini dans l'univers, et aucun ne peut être pris dans
l'absolu. Les très récentes découvertes concernant la constitution de la
matière qui ne serait que des ondes, nous font comprendre que l'avenir des
êtres terrestres est peut être du passé déjà lointain pour d'autres… Et
aujourd'hui une nouvelle question se pose à propos des trous noirs qui
conserveraient indéfiniment toutes les informations… Si cette hypothèse était
prouvée, on arriverait à comprendre facilement que le jugement de Dieu sur
notre vie sera aussi notre propre jugement, car notre esprit pourra lire avec
Lui la vérité de chacune de nos vies. Et, avec Dieu, nous nous jugerons
nous-mêmes.
Notre
science continuera à tâtonner pendant longtemps, mais chaque découverte
devrait, grâce à notre raison, nous rapprocher de Dieu. Étonnant! Tout se tient
en Dieu, dans l'univers qu'Il a créé. Oui, de la foi naît la raison.
Une équation étonnante
D'une
manière générale, tout ce que j'écris, je peux l'écrire parce que j'ai la foi.
Tous ceux qui ont la foi en Dieu et qui réfléchissent un peu, pourraient écrire
des choses comparables, si le Seigneur le leur demandait. En effet, l'équation
que j'ai écrite plus haut:
Foi
+ loi + raison = amour + bonheur
ne peut être mise en œuvre totalement
que si la foi est véritable, que si la Loi est mise en pratique dans toute sa
totalité, ce qui est facile puisque la loi est amour, que si notre intelligence
est capable de nous faire comprendre pourquoi Dieu ne peut pas ne pas exister.
Alors, on peut vivre, certains diraient "sentir", la réalité et la
grandeur de l'Amour de Dieu, et connaître le vrai bonheur en Dieu, bonheur qui
sait se communiquer à tous les frères.
Certains,
lisant ce paragraphe peuvent se dire que cela impose des exigences, que ce
n'est pas facile, que tout le monde ne peut pas car cela impose trop d'efforts…
Bien sûr, et ceci est le langage courant du tentateur; en fait, Dieu, qui
respecte la liberté qu'Il nous a donnée, ne nous demande rien d'impossible,
mais seulement l'amour qui rend tout aisé. On pourrait aussi dire que c'est de
la théorie, mais que la vie est bien plus complexe. D'accord, mais là encore,
on se place dans l'ombre du tentateur. Et voici que je me demande si ceux, de
plus en plus nombreux aujourd'hui, qui écoutent les dires du tentateur, ne sont
pas les victimes de ceux qui devaient leur délivrer la vérité de Dieu et qui ne
l'ont pas fait.
Je
m'exprime mal, car, dans le cas présent, il est très facile de manquer à la
charité que Dieu veut de nous, en accusant ceux, que peut-être à tort, nous
estimons être les responsables de ce que nous vivons parfois si
douloureusement. Aussi, pour éviter de nommer personne et de porter des
jugements probablement faux, préféré-je réfléchir sur plusieurs sortes de
consécrations.
Tout
d'abord, la consécration baptismale. Je suis de plus en plus certaine qu'elle
ne peut se vivre vraiment que si les baptisés sont éduqués et informés de leurs
responsabilités. Aujourd'hui les gens ne savent plus rien de ce qui touche à
Dieu que les médias despotiques nient et bafouent de plus en plus. Cela fait 40
ans que cette situation dure, dans un silence des responsables chrétiens de
plus en plus insupportable. Aujourd'hui quelques évêques, encore peu nombreux,
osent dire "que l'enfouissement de
notre foi chrétienne, c'est fini", mais pourquoi cet enfouissement
nous a-t-il été presque imposé? Bien sûr, le mot n'était pas prononcé, mais la
réalité était là. Il fallait respecter les autres, respecter leurs convictions,
voire leurs erreurs. Il ne fallait pas faire de prosélytisme. Résultat: même
les missionnaires n'évangélisaient plus. Pourtant Jésus a bien dit, avant son
Ascension: "Allez, enseignez toutes les nations; baptisez-les au nom du
Père et du Fils et du Saint-Esprit." Il y a tout dans ces paroles de
Jésus: Allez… Enseignez… Toutes les nations… Baptisez…"
Je
regarde, je revis intérieurement ces années si douloureuses. Il ne fallait plus
enseigner, plus rien dire, plus rien apprendre. Et ceux qui étaient encore
baptisés, par habitude, n'étaient plus enseignés, ou si peu... Nos contemporains
de moins de 60 ans ne savent plus rien de Dieu, de Jésus, de sa vie et de son
amour pour tous les hommes. Comment, dans ces conditions les baptisés
pourraient-ils vivre leur consécration baptismale? La consécration baptismale
des chrétiens n'a-t-elle pas, en vérité, été enfouie, cachée, reniée? Quelques
personnes sentaient que quelque chose n'allait pas, que l'on mettait en place
des systèmes très dangereux: je pense en particulier aux écoles mixtes, mais
systématiquement, elles avaient tort, elles ne comprenaient rien et elles
devaient se taire.
J'ai
vécu personnellement cette époque incroyable. J'en ai beaucoup souffert, mais,
comme tous ceux qui se posaient des questions, qui émettaient des remarques,
des objections, j'ai dû me taire, me faire toute petite, inexistante. Je ne
savais pas quoi penser: étais-je dans la vérité ou dans l'erreur? C'est très
difficile de se juger soi-même, surtout lorsque ce sont des autorités de
l'Église qui imposent le silence. Alors, comme les autres, je me suis tu. Je me
suis jetée à corps perdu dans le travail, pour ne pas penser car je voyais bien
que de nombreuses personnes quittaient discrètement l'Église, ne sachant plus
où était la vérité. Aujourd'hui mon cœur est plein d'amertume et je ne cesse de
me demander: qu'aurais-je dû faire? Je n'ai toujours pas de réponse, du moins
pour moi-même.
Je
ne sais pas pourquoi j'écris ces choses: peut-être parce que le Seigneur permet
que maintenant beaucoup de chrétiens soient persécutés. Mais curieusement ces
chrétiens persécutés ne sont pas ceux qui ont marché dans l'erreur. Je reviens
à mon équation:
Foi
+ loi + raison = amour + bonheur
Coûte
que coûte, il faut revenir à des raisonnements justes et non pas falsifiés. Il
faut prendre la peine de réfléchir sur le développement de la science moderne
et avoir le courage de la regarder en face en acceptant la foi qu'elle nous
délivre. Car la science moderne nous place très souvent face à la foi: oui,
Dieu est là, il existe, il ne peut en être autrement. Quel que soit mon raisonnement,
je ne peux plus nier la présence de Dieu. Le hasard ne conduit qu'au désespoir,
au non sens, à l'inexistence, à l'absurdité. Ma raison m'oblige à reconnaître
la foi qui est déjà née en moi. Je dois constater que les lois de la nature
sont partout, dans tout. Je suis obligé de reconnaître que ces lois ont un
équilibre étonnant, qu'elles sont menées très intelligemment… Je ne peux plus
nier Dieu.
Je
ne peux plus nier Dieu, mais j'ai du mal à écrire la deuxième partie de
l'équation. En effet, il me manque le courage d'affirmer qu'un amour étonnant
gère toute la création, que tout semble orienté vers l'équilibre de l'univers.
Je tremble devant les résultats de certaines équations mathématiques, ou face à
la possibilité incroyable qu'un cerveau humain, qui n'est qu'un peu de chair
sans consistance, réussisse à découvrir la constitution de la matière, à
utiliser cette matière allant jusqu'à envoyer des sondes très loin dans le
cosmos. J'ai du mal à prononcer le mot: je crois, je crois à l'amour qui gère l'univers.
Je n'ai pas encore le courage de renoncer à mes erreurs passées, à
reconnaître les lois de la nature,
manifestation de la Loi de Dieu, et à accepter le bonheur qui m'est proposé. Je
n'ose pas dire que je ne suis plus athée.
Le
"je" que j'ai employé dans les deux paragraphes ci-dessus ne me
concerne pas directement. En fait, il signifie "nous", nous les
scientifiques, nous qui croyons raisonner juste mais qui ne réussissons pas à
résoudre l'équation fondamentale de vie; nous, les athées ébranlés dans nos
convictions mais qui n'avons pas le courage de nous remettre en question. Car,
du courage, il en faut pour accepter la foi. Et soudain, voici que moi, je me
dis: "Mon équation n'est peut-être pas complète. Je dois probablement
ajouter quelque chose. Mais, quoi?"
Je
reprends mon équation: Foi + loi + raison = amour + bonheur
Je
comprends que je dois ajouter le" courage". Mais si j'ajoute le
courage d'un côté, que dois ajouter de l'autre? Mais la force, bien sûr!! D'où:
Foi
+ loi + raison + courage = force + amour + bonheur
Je
ne sais plus quoi dire tant je suis étonnée.
Paulette L
Août
2012