SPIRITUALITÉ SUR RADIO-SILENCE.

17 mai 2012 - Méditation pour le temps présent par Paulette Leblanc.

 

Et si tout recommençait? (5)

 

Méditation sur la foi

 

 

Avant d'entrer dans le vif de notre sujet: la foi, il convient de se pencher pendant quelques instants sur le dénominateur commun qui structure la vie des saints: l'offrande de leur vie à Dieu. Quand nous lisons la vie des saints, ou des saintes, nous découvrons que beaucoup d'entre eux ont offert leur vie pour obtenir, soit une grâce bien précise, surtout de conversion d'un grand pécheur ou une guérison, soit pour mieux imiter la vie de Jésus. Dans ce cas, on peut se demander ce que cela veut dire. Par ailleurs, de nos jours, beaucoup de prédicateurs de retraites spirituelles invitent leurs retraitants à s'offrir à Dieu ou à la Très Sainte Vierge Marie. De quoi s'agit-il? Et qu'est-ce qu'une vie offerte?

 

Une vie offerte, c'est une vie avec Jésus, une vie qui désire suivre Jésus dans toutes les phases de sa vie. Ce sera donc une vie très unie à Dieu, souvent incomprise et parfois douloureuse, mais qui apporte toujours du bonheur. Cela reste bien vague, bien abstrait, et nous nous demandons: pratiquement, comment cela se manifeste-t-il? Et nous devons avouer que nous cherchons la signification de ce qui reste pour nous une sorte d'incertitude, voire de crainte. Et nous ne comprenons vraiment qu'en regardant la vie des saints qui tous, quel qu'ait été leur état de vie, se sont offerts à Dieu.

 

Une vie offerte, c'est une vie avec Jésus, une vie dans le Cœur de Jésus, avec son Cœur Eucharistique qui a tout accepté alors qu'Il était à quelques heures à peine de sa Passion. Offrir sa vie, c'est contempler Jésus disant au Père: "Père glorifie ton Fils!" Jésus savait très bien ce que devait être cette glorification, sa route étant déjà presque engagée sur le chemin de Gethsémani. Et à Gethsémani Jésus va assister au spectacle du monde avec tous ses reniements, ses apostasies, ses refus de Dieu, ses guerres, ses désastres, et ses liens avec Satan. Jésus voit toutes ces âmes qui se perdent, et sa douleur est horrible, atroce: valait-il la peine qu'Il offre sa vie ainsi pour des peuples qui le renieraient?

 

Cette douleur, il est possible que l'âme offerte la vive, au moins momentanément, et parfois cette âme pure s'insurge: "Pourquoi faut-il que Satan soit toujours présent? Comment se fait-il que Dieu le laisse agir ainsi?"

 

L'âme offerte vit avec Jésus; d'ailleurs, elle ne peut pas faire autrement. Elle contemple l'agonie épouvantable de Jésus qui sue le sang. L'âme offerte ne comprend pas; heureusement elle pense à saint Jean, le très pur, tout donné, tout aimant, celui que Jésus aimait et qui reposa sur la poitrine du Sauveur. Rapide consolation pour l'âme offerte qui doit maintenant suivre Jésus durant sa Passion imminente. L'âme offerte suit Jésus qui subit la trahison de Judas, le reniement de Pierre, l'abandon de tous les siens. Puis viennent la flagellation, la haine des chefs des juifs, l'indifférence de Pilate, la sottise des foules…

 

L'âme offerte n'en peut plus; heureusement elle voit arriver la Vierge Marie, et les bons disciples, et les saintes femmes. Mais voilà que c'est Jésus qui se penche vers elles et qui les console. "Ne pleurez-pas sur Moi, filles de Jérusalem! Pleurez plutôt sur vous et sur votre perfide patrie!" L'âme offerte comprend de moins en moins et son cœur brisé pleure de plus en plus… Bientôt arrive Simon de Cyrène qui va porter la Croix que Jésus est incapable de porter physiquement: sa souffrance physique est, en effet, devenue insupportable. Mais qui aidera Jésus à porter sa souffrance morale, cette souffrance si infinie que Jésus tombe à terre? Et bientôt, lorsqu'Il sera sur la croix, Jésus aura la vision de Jérusalem et de toutes les nations de la terre. 

 

Qui aidera Jésus à porter sa souffrance morale à l'instant où Il meurt? L'univers peut-être qui s'enténèbre et pleure…

 

Jésus mourra, abandonné du Père. L'âme offerte vivra cet abandon dans une grande détresse. Elle suivra Jésus jusque dans les enfers et aura la joie de voir tant d'âmes retrouver la lumière qu'elles attendaient depuis parfois si longtemps. Adam et Êve aussi se lèveront, et ils seront si heureux!

 

Puis ce sera la Résurrection… qui sera la base de notre foi chrétienne.

 

Puis ce sera la Résurrection… Heureusement, car aujourd'hui, la France chrétienne vit une de ses plus grandes douleurs: le président de notre république est un socialiste. Que de malheurs spirituels et moraux cela nous prépare!!! Mais curieusement Dieu ne nous abandonne pas, et déjà Il nous donne des consolations. Ainsi, dans l'Évangile, il est écrit: "Celui qui a reçu mes commandements et y reste fidèle, c'est celui-là qui m'aime; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père; moi aussi je l'aimerai, et je me manifesterai à lui. " C'est comme un encouragement pour nous tous à revenir aux commandements de Dieu que nous avons tellement oubliés. Oui, nous devons revenir aux Commandements de Dieu, à ses commandements de bonheur; car les commandements de Dieu sont le seul vrai moyen pour vivre notre foi.

 

L'Église de France a-t-elle oublié sa foi chrétienne? Depuis bientôt cinquante ans, et apparemment avec la conspiration d'une partie de notre clergé, nous avons abandonné les commandements de Dieu pour les remplacer par des utopies. Comment avons-nous pu ne pas voir clair plus tôt? Il y a tant de choses qui nous dépassent. Et avec les saints, nous voudrions réparer. Pensons aussi à l'Apocalypse que nous avons délaissée pendant des siècles; voici qu'elle revient en force et de nombreux auteurs se demandent si les messages de l'Apocalypse ne nous étaient pas destinés, à nous hommes du XXIème siècle. Chacun peut se dire, en lui-même: moi, bien sûr, je ne sais pas… Donnons un exemple précis. Lorsque l'on voit comment les cartes bancaires dites à puces, se multiplient, nous ne pouvons pas ne pas nous poser des questions. Pourtant, nous sommes bien obligés de les utiliser ces cartes.

 

En ce qui concerne les cartes à puces, tant qu'elles restent extérieures à nous, il semble que ce ne soit pas trop grave, mais ce qui est beaucoup plus souciant, ce sont ces appareils minuscules que l'on implante chez certains malfaiteurs quand ils sortent de prison. Il faut bien savoir ce qu'ils font et où ils sont quand ils sont par trop dangereux. Mais si un jour on implantait ces objets sur tout le monde? Est-ce de cela dont parle l'Apocalypse? Il paraît même que dans certains endroits des États-Unis, on implante des puces aux bébés… On comprend alors encore mieux pourquoi Jésus a pleuré à Gethsémani. Notre société a abandonné sa foi, ce qui explique tous ses égarements. Mais, revenons à notre méditation sur la foi chrétienne.

 

Qu'est-ce que la foi? Avoir la foi, c'est d'abord croire en Dieu; peu importe le dieu en question, la foi ne change pas. Tout au long des siècles, les hommes ont cru en des dieux plus ou moins fantaisistes, mais le bons sens humain leur montrait que ces choses merveilleuses qui nous entouraient ne s'étaient pas faites toutes seules. Peu à peu, pour des raisons qui sont les siennes, Dieu se révéla à des hommes qu'Il s'était choisis: Abraham, Jacob, Moïse, Élie. Comment cela se fit-il? Nous ne savons pas et les bénéficiaires eux-mêmes n'ont pas su s'exprimer: ils n'avaient pas les mots.

 

Abraham eut le fils qui lui avait été promis, mais comment étaient les trois hommes qui vinrent à lui et qu'il appela "Mon Seigneur!" Jacob lutta avec Dieu; Moïse ne put obtenir que Dieu lui donnât son Nom. Dieu dit seulement: "Je suis ce que je suis!" Mais est-ce la bonne traduction? Élie vit Dieu, mais en fait, il ne vit pas Dieu, mais sentit juste une brise légère…

 

Tout cela est bien vague. Et nous pouvons nous demander si, parfois, nous–mêmes n'avons pas rencontré Dieu, certes dans des circonstances particulières, mais tout de même. Alors, comment exprimer ces rencontres si inhabituelles, mais qui transforment complètement un être humain. Oui, affirment certains grands convertis, oui, j'ai rencontré Dieu. Mais comment? Ils ne savent pas répondre; ils savent seulement qu'ils ont beaucoup pleuré, et qu'ils étaient remplis d'amour. Quand on étudie les grands saints ou les grands mystiques, on se heurte aux mêmes problèmes: Dieu, ils L'ont rencontré, mais ils ne peuvent pas s'expliquer, car ils n'ont pas de mot pour le dire… C'est alors que l'on comprend les difficultés rencontrées par des prêtres directeurs de conscience: comment savoir si la personne qui parle a vraiment été visitée par Dieu, ou si c'est son imagination qui a travaillé?

 

Faut-il alors nier ce que les mystiques racontent? Pourtant ils nous font souvent découvrir Dieu et affermissent notre foi. Au siècle des Lumières, les gens disaient: "La science expliquera tout." Les sciences modernes, très développées n'expliquent plus rien; elles soulèvent au contraire, constamment de nouvelles questions. Certaines personnes, voulant absolument nier Dieu, parlent du hasard ou du néant, hasard et néant aveugles qui cependant auraient créé l'intelligence!!! D'autres personnes tentent d'expliquer une soi-disant "nature" de Dieu. Mais elles n'y arrivent pas; et nous, devant certains problèmes ou découvertes scientifiques, nous restons comme au fond d'une impasse. Et nous avons de plus en plus de mal à nier Dieu. Certes, on ne peut pas L'expliquer, on ne peut pas Le définir, mais il "existe quelque chose, il y a quelque chose". Et nous, les chrétiens, nous disons: "Oui, Il existe Quelqu'un qui a tout pensé et tout fait."

 

Dieu est Quelqu'un qui s'est manifesté en Jésus-Christ. Nous savons que Jésus-Christ est Dieu, non pas parce qu'Il l'a dit Lui-même: quand Il le disait aux juifs de son époque, ces juifs ne le croyaient pas. Nous, nous savons que Jésus est Dieu parce qu'Il est ressuscité. Beaucoup d'hérétiques ont voulu montrer que Jésus n'était pas mort, ou que ce n'était pas Lui qui avait été crucifié. Mais personne n'a jamais pu le prouver; au contraire, les témoignages de ceux qui l'ont crucifié ou l'ont détaché de la croix, et qui L'ont revu trois jours après sont formels: Jésus est vraiment ressuscité. Même le pauvre "avorton" de Saul, le malheureux cavalier de Damas, a été obligé de reconnaître la vérité, face à celui qui lui disait: "Je suis Jésus que Tu persécutes." Oui, Jésus est vivant, c'est notre foi, c'est la foi de milliards d'hommes qui au cours des siècles l'ont attesté, parfois au prix de leur vie.

 

La foi! Aucun homme qui réfléchit un peu, en toute honnêteté avec lui-même, ne peut nier l'existence de Dieu. Parfois, c'est difficile tant le menteur sait accumuler les obstacles. Mais de nouveau Dieu revient vers ses enfants qui ne peuvent dire, que: "Je crois, Seigneur! Oui, je crois, mais viens en aide à mon manque de foi!" Et Jésus vient toujours à notre aide. Et nous comprenons alors que notre foi, c'est d'abord croire en l'existence d'un Créateur, c'est croire aussi en Jésus-Christ, le Verbe de Dieu qui s'est incarné et que les hommes ont rejeté, crucifié, mais qui est ressuscité, et qui est toujours présent dans l'Eucharistie, grâce au Père et au Saint-Esprit. C'est croire en l'Amour de Dieu pour tous les hommes et pour chacun d'entre eux. C'est croire en la Trinité très sainte, Père, Fils et Esprit-Saint.

 

Avoir la foi, c'est croire en un Dieu unique et vivant, éternellement vivant et plein d'Amour. Avoir la foi, c'est aussi vivre en union avec Dieu et avec chacune des trois personnes divines que nous aimons et que nous prions. Avoir la foi c'est aussi croire en Jésus-Christ, Fils unique du Père, qui vit en nous par son Eucharistie, c'est croire à la Présence réelle de Jésus dans chaque hostie consacrée. Avoir la foi c'est vivre à chaque instant en Dieu et avec Dieu.