SPIRITUALITÉ SUR RADIO-SILENCE.
7
mai 2012 - Méditation pour le temps présent par Paulette Leblanc.
Et si tout recommençait?
"Tout est
accompli!" murmure
Jésus expirant. Tout est accompli de la tâche immense du Sauveur. Satan est
définitivement vaincu, ce qui est normal puisque qu'il n'est comme nous, qu'une
créature et que Jésus est Dieu. Certes, c'est l'humanité de Jésus qui a vaincu
Satan, notre ennemi, mais au fond de nos cœurs, nous savons qu'il nous a sauvés comme Il a sauvé des milliards
d'autres hommes. Le nombre des saints est innombrable, ces saints qui, dans le
ciel, glorifient leur Seigneur. Tout cela nous le croyons. Nous le croyons,
mais, tout au fond de chacun de nous, qui sommes plongés dans un monde devenu
de plus en plus pervers et athée, il y a comme un doute indéfinissable et qui
nous brise. Nous pensons à nos jeunes, à nos enfants, à nos petits enfants que
l'on souille d'une manière incroyable jusque dans les écoles. Qui et que
sont-ils pour Notre Seigneur? De l'ivraie, ou un bon grain qui aura bien des
misères et des souffrances à affronter pour se purifier et trouver Dieu qu'il
ne connaît pas. Seigneur, ces pensées sont atroces!
Ces
pensées nous envahissent de plus en plus souvent, et nous brisent au plus
profond de nous-même. Que faire? Que pouvons-nous faire? Et voici qu'un murmure
semble naître dans nos cœurs : "Et si tout recommençait?"
Et
si tout recommençait? Mais comment? Jésus, nous Vous regardons, Seigneur
bien-aimé, nous Vous bénissons, nous Vous adorons. Mais nous ne savons pas très
bien ce que ces mots signifient: et si tout recommençait…
Et
si tout recommençait? Mais quel tout? Et quel recommencement? Si l'on reste sur
un plan strictement humain, ces questions sont stupides, car pour nous
créatures qui sommes dans le temps, il est certain que ce n'est pas aujourd'hui
que les mondes ont été créés. Et
l'évolution des mondes vivants, leur histoire, et l'histoire des hommes, sont
des réalités. Nous sommes dans le temps, et le temps ne peut pas être nié, du
moins par nous, pauvres petites créatures incontestablement liées au temps.
Alors, comment "tout" peut-il, pour chacun d'entre nous,
"commencer" ou "recommencer"?
Nous
parlons parfois d'un éternel recommencement. Il ne peut pas s'agir de cela car,
même si les hommes, sans toujours le vouloir, recommencent constamment les
mêmes erreurs, comme cela est sensible lorsqu'on étudie l'histoire des hommes,
ce recommencement, placé dans le temps, ne peut pas être éternel. Allons même
plus loin. Si nous considérons la simple vie d'un homme, tous les jours, ou
tous les mois, ou tous les ans, il doit recommencer les mêmes gestes, les mêmes
actions, car dans la nature liée au temps, les mêmes saisons se reproduisent,
non pas éternellement, mais tant que durera la vie sur la terre. Alors, pour
nous, comment tout doit-il, ou peut-il, commencer? Ou recommencer?
Si
tout devait recommencer, cela signifierait que Dieu, déçu par la tournure des
orientations qu'ont prise les hommes, effacerait son travail et le
recommencerait. Cela est impossible, car Dieu, hors du temps, est aussi
éternelle mémoire, et s'Il effaçait sa mémoire, Il disparaîtrait. Et nous,
pouvons-nous "recommencer"? D'une certaine façon, oui, car chaque
fois que nous reconnaissons nos péchés et que nous nous repentons, nous
commençons une nouvelle vie, nous recommençons. Mais que devons-nous
recommencer? Et comment recommencer?
Si
l'on considère les personnes prises individuellement, le recommencement est
facile à comprendre: après avoir reconnu ses fautes, on va chercher à les
expier et à recommencer une vie nouvelle, dans le Cœur de Dieu et selon sa
sainte Volonté, sans négliger ses saints commandements. Cela aussi est facile à
comprendre, mais lorsqu'il s'agit de notre monde?
Notre
monde, aujourd'hui s'est, en grande partie, coupé de Dieu; il est convaincu
qu'il est capable de tout faire selon sa seule propre volonté. Il n'a pas
besoin de son créateur… Cela fait penser à la Tour de Babel. Alors, nous
arrivons à ce qui pourrait peut-être devenir un départ pour notre réflexion.
Je
pense très souvent à la Tour de Babel. Réalité ou légende? Peu importe, car
toute légende est partie d'une réalité, d'un fait concret et réel. Donc, un
événement réel fut à la base de l'histoire de la Tour de Babel. Et l'histoire
des civilisations, que nous connaissons de mieux en mieux, nous apporte la
preuve de la richesse des civilisations proche-orientales. Puis un jour, tout
sombra et entra dans le chaos. Mais pourquoi?
Pourquoi?
Parce qu'un jour les hommes, se sentant devenir puissants, ont estimé qu'ils
n'avaient plus besoin de Dieu. Alors, sans même s'en apercevoir, ils ont mis de
Dieu de côté… et ils sont tombés dans des désordres extrêmes, et leurs
civilisations qu'ils croyaient éternelles, ont disparu. Les peuples ont alors
beaucoup souffert: ils ne se comprenaient plus, ils ont fait des guerres
insensées, ils ont connu des famines et des pestes… Leur misère était grande.
Mais un jour, Dieu eut pitié et Il envoya Abraham. Et tout recommença: Dieu
avait choisi l'homme d'où sortirait son peuple, mais ce peuple pécha trop
souvent. Alors Dieu envoya son Fils, mais les hommes crucifièrent le Fils de
Dieu; cependant, comme Jésus avait prévu ce qui allait se passer, Il avait pris
soin de fonder son Église, son Corps mystique. Et l'Église se développa, malgré
les persécutions inouïes.
Mais
cela ne pouvait pas durer: Satan voulait à tout prix démolir l'Église de Dieu:
et les chrétiens connurent les divisions et les attaques perfides de
l'athéisme. Et aujourd'hui, dans le monde ex-chrétien, c'est comme si tout
était à recommencer. Recommencer, mais comment? D'abord en revenant à Dieu, en
priant, et en comprenant de nouveau que Dieu doit toujours être le Premier
Servi.
Reprenons
la première lettre de saint Jean. Au chapitre 4, il est écrit:
"Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, car l'amour vient
de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n'aime pas
n'a pas connu Dieu, car Dieu est amour. Il a manifesté son amour pour nous en
envoyant son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui. Et cet
amour consiste en ce que ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, mais lui qui
nous a aimés et qui a envoyé son Fils comme victime de propitiation pour nos
péchés.
Mes bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés,
nous devons aussi nous aimer les uns les autres. Personne n'a jamais vu Dieu;
mais si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour
est parfait en nous. Nous connaissons que nous demeurons en lui et qu'il
demeure en nous, en ce qu'il nous donne de son Esprit. Et nous, nous avons
contemplé et nous attestons que le Père nous a envoyé le Fils comme
Sauveur du monde. Celui qui confessera que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu
demeure en lui et lui en Dieu. Et nous, nous avons connu l'amour que Dieu a
pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour; et celui qui demeure dans
l'amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. La perfection de l'amour en
nous, c'est que nous ayons une confiance assurée au jour du jugement; car tel
est Jésus-Christ, tels nous sommes aussi dans ce monde. Il n'y a point de
crainte dans l'amour; mais l'amour parfait bannit la crainte, car la crainte
suppose un châtiment; celui qui craint n'est pas parfait dans l'amour. Nous
donc, aimons Dieu, puisque Dieu nous a aimés le premier. Si quelqu'un dit:
"J'aime Dieu", et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur; comment
celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, peut-il aimer Dieu qu'il ne voit
pas? Et nous avons reçu de lui ce commandement: "Que celui qui aime Dieu
aime aussi son frère." (1 Jean 4, 7 à 21)
Mais
Jean va préciser encore davantage. Dans le chapitre 5 de sa première lettre il
n'hésite pas à affirmer: "Quiconque
croit que Jésus est le Christ, est né de Dieu; et quiconque aime celui qui l'a
engendré, aime aussi celui qui est né de lui. À cette marque nous connaissons que nous aimons les enfants de Dieu, si
nous aimons Dieu, et si nous observons ses commandements. Car c'est aimer
Dieu que de garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas
pénibles, parce que tout ce qui est né de Dieu remporte la victoire sur le
monde; et la victoire qui a vaincu le monde, c'est notre foi." (1
Jean 5, 1 à 4)
Je
voulais résumer un peu ces affirmations de saint Jean, sauter quelques phrases,
mais je n'ai pas pu, car tout est important dans ce texte. En effet, et c'est
ce qui nous étonne le plus dans cette lettre, c'est l'amour dont elle déborde:
l'Amour de Dieu pour les hommes, l'amour des hommes pour Dieu, et l'amour des
hommes entre eux. Relisons la phrase tellement connue du chapitre 4, concernant
l'amour du prochain: "Si quelqu'un dit: "J'aime Dieu", et qu'il
haïsse son frère, c'est un menteur; comment celui qui n'aime pas son frère
qu'il voit, peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas? Que celui qui aime Dieu aime
aussi son frère." Cela, nous le
connaissons par cœur. Mais pourquoi oublions-nous si souvent la suite? Pourquoi
avons-nous laissé de côté une autre phrase du chapitre 5: "Et nous avons reçu de lui ce commandement: nous connaissons que nous aimons les
enfants de Dieu, si nous aimons Dieu, et si nous observons ses commandements."
Donc, nous devons d'abord aimer Dieu. Et si nous aimons Dieu et
gardons ses commandements, alors, tout naturellement, nous aimons nos frères.
N'est-ce pas à cela que nous devrions revenir? Voici qu'il nous faut
recommencer, mais recommencer à aimer Dieu. Oui, nous nous retrouvons au
commencement lorsque Dieu dit à l'Homme: "Je t'aime! Toi aussi aime-Moi. Et pour cela, ne mange pas du fruit de l'arbre de
la connaissance du bien et du mal, et observe mes commandements, le mode
d'emploi de l'amour." Maintenant, nous savons comment nous devons
recommencer: aimer Dieu d'abord, Le prier, L'aimer, Le servir, vivre pour Lui
et avec lui, et redire sans cesse: "Dieu premier servi!"
Revenons
à Jésus. Il dit: "Tout est
accompli!" et Il meurt. Mais en réalité tout commence, car Jésus
ressuscite. Et, en plus, Il est là, tout près de nous, dans l'Eucharistie. Et
quand nous prions, malgré nos doutes, tout est accompli par Jésus le Sauveur,
mais tout commence. Oui, tout commence, car Jésus, juste avant de quitter ses
apôtres au moment de son Ascension, leur a dit: "Allez, enseignez toutes les nations, baptisez-les au Nom du Père,
et de Fils et du Saint-Esprit." Et, en même temps, les persécutions
ont commencé. Il ne pouvait pas en être autrement, car Jésus nous avait prévenus:
"Comme ils m'ont persécuté, ils vous
persécuterons!" Les persécutions durent depuis ce temps, et elles
continueront, soit issues de l'extérieur, persécutions directes et brutales,
soit émanant de l'intérieur: hérésies, divisions, etc…
Quand
on pense aux hérésies, on reste étonné. Comment cela est-il possible? Comment
peut-on "tordre" ainsi l'Écriture? Alors viennent les divisions, et
de nouveau des persécutions, des guerres, des tortures, des réformes déformées,
des volontés de détruire l'Église, etc… Nous avons
vécu tout cela au cours du XXème siècle. Et aujourd'hui, il y a toujours des
hérésies, des sectes, et des divisions, des actions de Satan, visibles ou
perfides, des maladies, des échecs, des suicides, et tant de malheurs parce que
Dieu n'est plus là. Et tout semble s'écrouler dans l'Église. C'est comme si
l'Église n'avait plus la foi: les fidèles sont à l'abandon, le catéchisme est
devenu insignifiant, l'ignorance est parfaite. Il n'y a plus de morale, plus de
commandement de Dieu, plus d'amour… Notre tour de Babel tremble; bientôt elle
va s'effondrer.
Mais
l'Église renaîtra et recommencera. Déjà de nouveaux apôtres se manifestent et
cherchent à réévangéliser. Cela ne se voit pas
encore, car tout n'est pas encore accompli, et l'on peut prévoir beaucoup de
souffrances pour ceux qui croient encore et qui sont persécutés, perfidement
pour les uns, ou plus ouvertement chez les autres. Jésus a dit: "Quand le Christ reviendra,
trouvera-t-Il encore la foi sur la terre?" Alors faut-il que notre
monde descende encore plus bas avant que tout soit accompli? Pourtant les
avertissements du ciel sont nombreux et Marie ne cesse de nous dire; "convertissez-vous, priez, priez,
faites pénitence!" Mais on ne croit pas à ces appels de la Vierge
Marie, ces appels à recommencer, à aller vers Dieu d'abord, avant d'aller vers
le social. Il faut que Dieu soit le Premier Servi. Il faut retrouver le
silence, la paix, la sérénité, et nous retrouverons Dieu, et nous Le
rencontrerons. Recommencer, c'est la mission de chacun, c'est se convertir, et
cela dans notre monde actuel, celui dans lequel Dieu nous a placés, justement
pour qu'il recommence à vivre en Dieu, avec Dieu.
Tout
doit recommencer, en commençant par chacun de nous. Il faut de nouveau écouter
la paroles de Jésus: "Allez,
enseignez toutes les nations, Baptisez-les au nom du Père et du Fils et du
Saint-Esprit!" Mais comment chacun de nous peut-il faire? Il semble
que pour tous les catholiques, sans exception, il faut recommencer à enseigner
Dieu et sa Loi d'amour, à prier beaucoup et à adorer le Seigneur devant son
Saint Sacrement exposé, lorsque cela est possible. Il faudrait aussi, et c'est
très important, instruire les adultes via les homélies du dimanche qui
permettraient de revenir aux enseignements de base et fondamentaux. Et puis, il
y a le témoignage indispensable pour porter la bonne Nouvelle et montrer
comment Jésus peut nous régénérer.
Voilà
des propositions exigeantes. Et, de nouveau, la même question resurgit: comment
faire et comment commencer? La première exigence pour chacun d'entre nous,
c'est d'abord, de faire appel la vertu
d'espérance qui nous rendra courage et nous donnera des idées. Ensuite par qui
et par quoi repartir? D'abord, les enfants? Ou les adultes? Et par quels
moyens? Tout de suite on pense aux moyens modernes; oui, mais la plupart ont
été colonisés par Satan. Tous, sauf quand même, et heureusement, quelques
exceptions: radio Notre-Dame, télévision KTO, sites internet chrétiens dont,
par exemple, Nouvelle évangélisation et Radio-Silence. Très bien, mais comment
inciter les gens à écouter ou voir, ou lire des émissions et des documents qui
redonneraient la foi? Car il faut commencer par motiver, intéresser,
convaincre. Déjà, nombre de personnes, surtout des retraités, s'attèlent à
cette tâche difficile, mais les obstacles à vaincre sont innombrables. Alors,
une seule solution: prier.
Nous
nous apercevons vite que la plus grosse difficulté c'est de capter l'attention
des gens qui sont tellement occupés. Comment nos contemporains peuvent-ils, aujourd'hui,
donner un peu de temps pour retrouver Dieu dont ils se passent si facilement?
Nos gens ont peu de temps, surtout ceux qui travaillent… et qui sont tellement
sollicités ailleurs! Le dimanche, les vrais croyants vont à la messe, mais on
parle si peu de Dieu dans nos églises... Certes, il y a des paroisses vivantes,
mais très orientées vers le social; c'est bien, mais il ne faut pas oublier
Dieu, qui doit être le premier servi. Que faire?
Que
faire? Il y a nos jeunes et nos enfants. De plus en plus de familles mettent
leurs enfants dans des écoles privées, lesquelles étaient le plus souvent
catholiques, mais qui ne le sont plus. Que faire? Aller au catéchisme? Oui,
mais à condition que les catéchistes soient formées et qu'elles aient la foi!!!
J'ai parfois l'impression que tout est fermé. Que faire? Que faire pour
redonner la foi, une foi vivante, à tous ceux qui ne l'ont pas encore vraiment
perdue, mais qui ne savent plus… Prier, prier, prier… constituer des groupes de
prière fervents, et qui auraient la grâce de pouvoir, au moins de temps en
temps recevoir un prêtre qui les guiderait un peu. Hélas! Tant de groupes
d'adoration existent depuis plusieurs années, mais ils n'ont jamais la présence
d'un prêtre pour parler de temps en temps de Dieu et donner sa bénédiction.
Pourquoi ne prient-ils plus, nos pauvres prêtres? Seigneur, aidez-les à
recommencer à prier. Seigneur, nous vous prions de tout notre cœur, aidez-nous
à recommencer et apprenez-nous à Vous prier et à Vous
aimer.
Apprenons à prier
Parfois
nous nous surprenons à prier d'une manière étrange. Nous prions comme
d'habitude, nous nous adressons à Dieu et nous Lui adressons nos demandes. Mais
soudain nous avons l'impression de prier pour Dieu!... Pour qu'on Le connaisse,
qu'on L'aime, qu'on observe ses commandements. Et nous nous surprenons à dire:
"Je veux consoler Jésus!..." N'est-ce pas complètement insensé,
surtout lorsque nous savons que Dieu n'a besoin de rien, sauf de notre amour?
Et pourtant, c'est bien Jésus qui a demandé à tant de
saints, qu'on Le console. En effet, sa souffrance à Gethsémani et sur la Croix n'est
pas inutile, contrairement à ce que Satan essaye de présenter à Jésus, compte
tenu du grand nombre d'âmes qui continuent à se perdre. Par ailleurs, il semble
que cette tentation de Jésus, qui crie vers le Père, soit toujours actuelle,
d'où les appels de Jésus et la réponse d'âmes particulièrement généreuses qui
veulent consoler Jésus. Les agonies de Jésus, à Gethsémani et sur la Croix sont
toujours d'aujourd'hui, en raison de l'éternel présent de Dieu. D'où les
plaintes de Jésus…
Pourtant,
aujourd'hui, Jésus est ressuscité et Il ne souffre plus. Certes, mais son Corps
mystique d'aujourd'hui, notre monde déchristianisé, est toujours son agonie qui
se poursuit, et nous sommes tous dans cette agonie, et nous sommes tous la
cause de la douleur du Christ crucifié. Le chrétien peut alors se dire:
"Oui, je veux consoler Jésus, mais mon impuissance est totale; alors? Ma
souffrance, c'est peut-être celle de Jésus mais je ne sais pas quoi faire pour
Le soulager. Je fais ce que je peux, mais c'est si peu! Et tant de cœurs
restent fermés à son amour…"
Jésus
pleure… Pourtant, Il pourrait faire quelque chose puisqu'Il est Dieu, "assis à la droite du Père". Pourquoi
donc ce silence, cette apparente inertie? Nous ne comprenons pas, nous avons
mal, nous pleurons et nous prions: "Dieu, Père adoré, consolez votre Fils
crucifié. Revenez vers Lui, faites quelque chose." Apparemment nous disons
n'importe quoi tant nous sommes atterrés, écrasés, brisés… Le pauvre chrétien
de bonne foi ne sait plus rien et il prie pour Dieu, pour qu'on Le connaisse et
qu'on L'aime… Seigneur! Que se passe-t-il? Avons-nous perdu la tête?
Tout
va à l'envers dans notre monde. Les âmes semblent se perdre avec allégresse car
elles ne savent pas. Oui, Dieu est miséricordieux, mais Jésus agonise… Où est
la vérité? Nous ne savons plus. Pourtant la science avance et révèle Dieu, mais
on ne veut pas Le voir. Cependant la science devrait parfois nous faire peur:
en effet, certains savants sont en train de découvrir que tout est ondes dans
l'univers, et tout n'est donc qu'un faisceau d'ondes autour de moi; et je
reçois ces ondes. Et je baigne dans ces ondes qui sont aussi moi-même, je
baigne donc en Dieu d'où naissent les ondes. Car il est impossible de ne pas
revenir à Dieu, à travers nos univers matériels et spirituels. Oui, nous
revenons forcément à Dieu, mais à Dieu aimant et agissant. Pourtant Dieu se
tait, du moins en apparence.
Certes
il y a quelques rayons d'espérance, mais seulement là où notre Église
catholique refusait d'aller depuis près de cinquante ans: fraternités
traditionalistes ou charismatiques particulièrement. Là naissent des vocations.
Seigneur, nous vous appelons: "Où est votre Vérité? Seigneur notre Dieu,
ayez pitié de nous et faites que les hommes Vous aiment, qu'ils Vous
connaissent. Envoyez des apôtres, des missionnaires qui Vous proclameraient.
Chassez Satan, mais faites vite! Souvenez-Vous, Jésus, de votre dernière Parole
adressée à vos apôtres, juste avant votre Ascension: "Maintenant allez! Enseignez toutes les nations!... Seigneur,
envoyez-nous des semeurs d'Évangile, envoyez des ouvriers à votre moisson."
Voici
que notre prière s'apaise, notre cri se fait plus confiant, plus aimant aussi.
Oui, nous voulons aimer Dieu, faire sa volonté, mais nous ne savons pas très
bien faire. Nous voulons répondre aux désirs de Dieu, désirs que nous croyons
mal connaître. Et pourtant… Revoyons nos vies. Tout ce qui nous est arrivé tout
au long de nos chemins parfois obscurs, étaient-ils aussi étranges que nous le
pensions? Tout ce qui nous arrive dans la vie, n'était-il pas voulu par Dieu?
Car il n'y a pas de hasard dans les événements ou les circonstances; même les
choses les plus déconcertantes que nous avons vécues ou que nous vivons
aujourd'hui ont été prévues par Dieu. Mais comme Dieu nous laisse toujours
notre liberté, il nous reste toujours le choix définitif à faire, l'amour à
accepter dans
la relation amoureuse que Dieu nous propose, relation amoureuse qui doit
grandir à un point tel que nous puissions la ressentir, même dans les
situations de vive agitation extérieure." (d'après Léandre Lachance)
Jésus,
nous réfléchissons, nous méditons vos paroles et nous nous efforçons de les
comprendre. Alors, comment se fait-il que ayons
toujours tellement de mal à les accepter et à les mettre en œuvre? Seigneur,
faîtes jaillir en nous la prière que vous attendez: "Oui, Seigneur, nous
voulons Vous laisser nous aimer et laisser croître cette relation amoureuse
dont nous commençons à vivre. Oui, Seigneur, nous voulons Vous redonner ce que
nous avons tellement tendance à reprendre en main. Mais aidez-nous, Seigneur!
Oui, nous le voulons, mais nous ne savons pas faire!!! Nous avons tellement besoin d'être aidés, conseillés,
soutenus! Qui peut remplir ce rôle? Mais naturellement tous les éducateurs et
les prêtres.
Instantanément
un nouvel obstacle surgit: pourquoi nos évêques, nos prêtres et la plupart des
discours de nos responsables religieux ne parlent-ils plus de Dieu. On parle de
social, de charité, c'est très bien, mais Dieu est toujours oublié: pourquoi?
Ainsi, récemment, eut lieu une émission sur Charles de Foucault. Cette émission
était intéressante, mais pas une seule fois le nom de Dieu ou de Jésus ne fut
prononcé… Une Petite Sœur de Charles de
Foucault parla de sa vie, de sa présence au milieu des pauvres et des non
chrétiens, mais de Jésus, jamais. D'après elle, son seul témoignage c'était sa
gentillesse, son bonheur; mais de Dieu, de Jésus, elle ne parla pas. Et encore
moins de sa vie spirituelle et amoureuse avec Dieu. Cela, c'est encore une
preuve que l'on a complètement oublié les dernières paroles de Jésus, que nous
avons rappelées ci-dessus: "Maintenant,
allez! Enseignez toutes les nations, baptisez-les au Nom du père et du Fils et
du Saint-Esprit." Et les apôtres, après la pentecôte, sont allés dans
le monde entier pour prêcher l'Évangile, et les missionnaires ont fait la même
chose pendant des siècles, jusqu'au 20ème siècle.
Maintenant,
au XXIème siècle, nous continuons à nous taire… Pourquoi? Jésus que se
passe-t-il? Oui, notre prière est très étrange car elle concerne autant Dieu
que tous les hommes. Seigneur! Apprenez-nous à Vous faire connaître et à vous faire
aimer. Faites de chacun d'entre nous les missionnaires dont Vous voulez avoir
besoin.
Notre
monde meurt de l'absence de Dieu qu'il a chassé… Il cherche des solutions pour
retrouver le bonheur qu'il a perdu. Mais rien ne marche. Pourquoi? Ne serait-ce
pas parce qu'il a perdu le mode d'emploi que Dieu donna à l'homme dès le
commencement, ses commandements. Et si, pour retrouver le vrai bonheur, notre
monde devait d'abord retrouver les commandements de Dieu, le vrai mode d'emploi
du bonheur?