SPIRITUALITÉ SUR RADIO-SILENCE.

7 mai 2012 - Méditation pour le temps présent par Paulette Leblanc.

 

Et si tout recommençait?

 

 

"Tout est accompli!" murmure Jésus expirant. Tout est accompli de la tâche immense du Sauveur. Satan est définitivement vaincu, ce qui est normal puisque qu'il n'est comme nous, qu'une créature et que Jésus est Dieu. Certes, c'est l'humanité de Jésus qui a vaincu Satan, notre ennemi, mais au fond de nos cœurs, nous savons qu'il nous a  sauvés comme Il a sauvé des milliards d'autres hommes. Le nombre des saints est innombrable, ces saints qui, dans le ciel, glorifient leur Seigneur. Tout cela nous le croyons. Nous le croyons, mais, tout au fond de chacun de nous, qui sommes plongés dans un monde devenu de plus en plus pervers et athée, il y a comme un doute indéfinissable et qui nous brise. Nous pensons à nos jeunes, à nos enfants, à nos petits enfants que l'on souille d'une manière incroyable jusque dans les écoles. Qui et que sont-ils pour Notre Seigneur? De l'ivraie, ou un bon grain qui aura bien des misères et des souffrances à affronter pour se purifier et trouver Dieu qu'il ne connaît pas. Seigneur, ces pensées sont atroces!

 

Ces pensées nous envahissent de plus en plus souvent, et nous brisent au plus profond de nous-même. Que faire? Que pouvons-nous faire? Et voici qu'un murmure semble naître dans nos cœurs : "Et si tout recommençait?"

 

Et si tout recommençait? Mais comment? Jésus, nous Vous regardons, Seigneur bien-aimé, nous Vous bénissons, nous Vous adorons. Mais nous ne savons pas très bien ce que ces mots signifient: et si tout recommençait…

 

Et si tout recommençait? Mais quel tout? Et quel recommencement? Si l'on reste sur un plan strictement humain, ces questions sont stupides, car pour nous créatures qui sommes dans le temps, il est certain que ce n'est pas aujourd'hui que les mondes ont été  créés. Et l'évolution des mondes vivants, leur histoire, et l'histoire des hommes, sont des réalités. Nous sommes dans le temps, et le temps ne peut pas être nié, du moins par nous, pauvres petites créatures incontestablement liées au temps. Alors, comment "tout" peut-il, pour chacun d'entre nous, "commencer" ou "recommencer"?

 

Nous parlons parfois d'un éternel recommencement. Il ne peut pas s'agir de cela car, même si les hommes, sans toujours le vouloir, recommencent constamment les mêmes erreurs, comme cela est sensible lorsqu'on étudie l'histoire des hommes, ce recommencement, placé dans le temps, ne peut pas être éternel. Allons même plus loin. Si nous considérons la simple vie d'un homme, tous les jours, ou tous les mois, ou tous les ans, il doit recommencer les mêmes gestes, les mêmes actions, car dans la nature liée au temps, les mêmes saisons se reproduisent, non pas éternellement, mais tant que durera la vie sur la terre. Alors, pour nous, comment tout doit-il, ou peut-il, commencer? Ou recommencer?

 

Si tout devait recommencer, cela signifierait que Dieu, déçu par la tournure des orientations qu'ont prise les hommes, effacerait son travail et le recommencerait. Cela est impossible, car Dieu, hors du temps, est aussi éternelle mémoire, et s'Il effaçait sa mémoire, Il disparaîtrait. Et nous, pouvons-nous "recommencer"? D'une certaine façon, oui, car chaque fois que nous reconnaissons nos péchés et que nous nous repentons, nous commençons une nouvelle vie, nous recommençons. Mais que devons-nous recommencer? Et comment recommencer?

 

Si l'on considère les personnes prises individuellement, le recommencement est facile à comprendre: après avoir reconnu ses fautes, on va chercher à les expier et à recommencer une vie nouvelle, dans le Cœur de Dieu et selon sa sainte Volonté, sans négliger ses saints commandements. Cela aussi est facile à comprendre, mais lorsqu'il s'agit de notre monde?

 

Notre monde, aujourd'hui s'est, en grande partie, coupé de Dieu; il est convaincu qu'il est capable de tout faire selon sa seule propre volonté. Il n'a pas besoin de son créateur… Cela fait penser à la Tour de Babel. Alors, nous arrivons à ce qui pourrait peut-être devenir un départ pour notre réflexion.

 

Je pense très souvent à la Tour de Babel. Réalité ou légende? Peu importe, car toute légende est partie d'une réalité, d'un fait concret et réel. Donc, un événement réel fut à la base de l'histoire de la Tour de Babel. Et l'histoire des civilisations, que nous connaissons de mieux en mieux, nous apporte la preuve de la richesse des civilisations proche-orientales. Puis un jour, tout sombra et entra dans le chaos. Mais pourquoi?

 

Pourquoi? Parce qu'un jour les hommes, se sentant devenir puissants, ont estimé qu'ils n'avaient plus besoin de Dieu. Alors, sans même s'en apercevoir, ils ont mis de Dieu de côté… et ils sont tombés dans des désordres extrêmes, et leurs civilisations qu'ils croyaient éternelles, ont disparu. Les peuples ont alors beaucoup souffert: ils ne se comprenaient plus, ils ont fait des guerres insensées, ils ont connu des famines et des pestes… Leur misère était grande. Mais un jour, Dieu eut pitié et Il envoya Abraham. Et tout recommença: Dieu avait choisi l'homme d'où sortirait son peuple, mais ce peuple pécha trop souvent. Alors Dieu envoya son Fils, mais les hommes crucifièrent le Fils de Dieu; cependant, comme Jésus avait prévu ce qui allait se passer, Il avait pris soin de fonder son Église, son Corps mystique. Et l'Église se développa, malgré les persécutions inouïes.

 

Mais cela ne pouvait pas durer: Satan voulait à tout prix démolir l'Église de Dieu: et les chrétiens connurent les divisions et les attaques perfides de l'athéisme. Et aujourd'hui, dans le monde ex-chrétien, c'est comme si tout était à recommencer. Recommencer, mais comment? D'abord en revenant à Dieu, en priant, et en comprenant de nouveau que Dieu doit toujours être le Premier Servi.

 

Reprenons la première lettre de saint Jean. Au chapitre 4, il est écrit:

"Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, car l'amour vient de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est amour. Il a manifesté son amour pour nous en envoyant son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui. Et cet amour consiste en ce que ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, mais lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils comme victime de propitiation pour nos péchés.

 

Mes bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons aussi nous aimer les uns les autres. Personne n'a jamais vu Dieu; mais si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour est parfait en nous. Nous connaissons que nous demeurons en lui et qu'il demeure en nous, en ce qu'il nous donne de son Esprit. Et nous, nous avons contemplé et nous attestons que le Père nous a  envoyé le Fils comme Sauveur du monde. Celui qui confessera que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui et lui en Dieu. Et nous, nous avons connu l'amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour; et celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. La perfection de l'amour en nous, c'est que nous ayons une confiance assurée au jour du jugement; car tel est Jésus-Christ, tels nous sommes aussi dans ce monde. Il n'y a point de crainte dans l'amour; mais l'amour parfait bannit la crainte, car la crainte suppose un châtiment; celui qui craint n'est pas parfait dans l'amour. Nous donc, aimons Dieu, puisque Dieu nous a aimés le premier. Si quelqu'un dit: "J'aime Dieu", et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur; comment celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas? Et nous avons reçu de lui ce commandement: "Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère." (1 Jean 4, 7 à 21)

 

Mais Jean va préciser encore davantage. Dans le chapitre 5 de sa première lettre il n'hésite pas à affirmer: "Quiconque croit que Jésus est le Christ, est né de Dieu; et quiconque aime celui qui l'a engendré, aime aussi celui qui est né de lui. À cette marque nous connaissons que nous aimons les enfants de Dieu, si nous aimons Dieu, et si nous observons ses commandements. Car c'est aimer Dieu que de garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pénibles, parce que tout ce qui est né de Dieu remporte la victoire sur le monde; et la victoire qui a vaincu le monde, c'est notre foi." (1 Jean  5, 1 à 4)

 

Je voulais résumer un peu ces affirmations de saint Jean, sauter quelques phrases, mais je n'ai pas pu, car tout est important dans ce texte. En effet, et c'est ce qui nous étonne le plus dans cette lettre, c'est l'amour dont elle déborde: l'Amour de Dieu pour les hommes, l'amour des hommes pour Dieu, et l'amour des hommes entre eux. Relisons la phrase tellement connue du chapitre 4, concernant l'amour du prochain: "Si quelqu'un dit: "J'aime Dieu", et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur; comment celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas? Que celui qui aime Dieu aime aussi son frère." Cela, nous le connaissons par cœur. Mais pourquoi oublions-nous si souvent la suite? Pourquoi avons-nous laissé de côté une autre phrase du chapitre 5:  "Et nous avons reçu de lui ce commandement: nous connaissons que nous aimons les enfants de Dieu, si nous aimons Dieu, et si nous observons ses commandements."

 

Donc, nous devons d'abord aimer Dieu. Et si nous aimons Dieu et gardons ses commandements, alors, tout naturellement, nous aimons nos frères. N'est-ce pas à cela que nous devrions revenir? Voici qu'il nous faut recommencer, mais recommencer à aimer Dieu. Oui, nous nous retrouvons au commencement lorsque Dieu dit à l'Homme: "Je t'aime! Toi aussi aime-Moi. Et pour cela, ne mange pas du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, et observe mes commandements, le mode d'emploi de l'amour." Maintenant, nous savons comment nous devons recommencer: aimer Dieu d'abord, Le prier, L'aimer, Le servir, vivre pour Lui et avec lui, et redire sans cesse: "Dieu premier servi!"

 

Revenons à Jésus. Il dit: "Tout est accompli!" et Il meurt. Mais en réalité tout commence, car Jésus ressuscite. Et, en plus, Il est là, tout près de nous, dans l'Eucharistie. Et quand nous prions, malgré nos doutes, tout est accompli par Jésus le Sauveur, mais tout commence. Oui, tout commence, car Jésus, juste avant de quitter ses apôtres au moment de son Ascension, leur a dit: "Allez, enseignez toutes les nations, baptisez-les au Nom du Père, et de Fils et du Saint-Esprit." Et, en même temps, les persécutions ont commencé. Il ne pouvait pas en être autrement, car Jésus nous avait prévenus: "Comme ils m'ont persécuté, ils vous persécuterons!" Les persécutions durent depuis ce temps, et elles continueront, soit issues de l'extérieur, persécutions directes et brutales, soit émanant de l'intérieur: hérésies, divisions, etc

 

Quand on pense aux hérésies, on reste étonné. Comment cela est-il possible? Comment peut-on "tordre" ainsi l'Écriture? Alors viennent les divisions, et de nouveau des persécutions, des guerres, des tortures, des réformes déformées, des volontés de détruire l'Église, etc… Nous avons vécu tout cela au cours du XXème siècle. Et aujourd'hui, il y a toujours des hérésies, des sectes, et des divisions, des actions de Satan, visibles ou perfides, des maladies, des échecs, des suicides, et tant de malheurs parce que Dieu n'est plus là. Et tout semble s'écrouler dans l'Église. C'est comme si l'Église n'avait plus la foi: les fidèles sont à l'abandon, le catéchisme est devenu insignifiant, l'ignorance est parfaite. Il n'y a plus de morale, plus de commandement de Dieu, plus d'amour… Notre tour de Babel tremble; bientôt elle va s'effondrer.

 

Mais l'Église renaîtra et recommencera. Déjà de nouveaux apôtres se manifestent et cherchent à réévangéliser. Cela ne se voit pas encore, car tout n'est pas encore accompli, et l'on peut prévoir beaucoup de souffrances pour ceux qui croient encore et qui sont persécutés, perfidement pour les uns, ou plus ouvertement chez les autres. Jésus a dit: "Quand le Christ reviendra, trouvera-t-Il encore la foi sur la terre?" Alors faut-il que notre monde descende encore plus bas avant que tout soit accompli? Pourtant les avertissements du ciel sont nombreux et Marie ne cesse de nous dire; "convertissez-vous, priez, priez, faites pénitence!" Mais on ne croit pas à ces appels de la Vierge Marie, ces appels à recommencer, à aller vers Dieu d'abord, avant d'aller vers le social. Il faut que Dieu soit le Premier Servi. Il faut retrouver le silence, la paix, la sérénité, et nous retrouverons Dieu, et nous Le rencontrerons. Recommencer, c'est la mission de chacun, c'est se convertir, et cela dans notre monde actuel, celui dans lequel Dieu nous a placés, justement pour qu'il recommence à vivre en Dieu, avec Dieu.

 

Tout doit recommencer, en commençant par chacun de nous. Il faut de nouveau écouter la paroles de Jésus: "Allez, enseignez toutes les nations, Baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit!" Mais comment chacun de nous peut-il faire? Il semble que pour tous les catholiques, sans exception, il faut recommencer à enseigner Dieu et sa Loi d'amour, à prier beaucoup et à adorer le Seigneur devant son Saint Sacrement exposé, lorsque cela est possible. Il faudrait aussi, et c'est très important, instruire les adultes via les homélies du dimanche qui permettraient de revenir aux enseignements de base et fondamentaux. Et puis, il y a le témoignage indispensable pour porter la bonne Nouvelle et montrer comment Jésus peut nous régénérer.

 

Voilà des propositions exigeantes. Et, de nouveau, la même question resurgit: comment faire et comment commencer? La première exigence pour chacun d'entre nous, c'est d'abord, de faire appel  la vertu d'espérance qui nous rendra courage et nous donnera des idées. Ensuite par qui et par quoi repartir? D'abord, les enfants? Ou les adultes? Et par quels moyens? Tout de suite on pense aux moyens modernes; oui, mais la plupart ont été colonisés par Satan. Tous, sauf quand même, et heureusement, quelques exceptions: radio Notre-Dame, télévision KTO, sites internet chrétiens dont, par exemple, Nouvelle évangélisation et Radio-Silence. Très bien, mais comment inciter les gens à écouter ou voir, ou lire des émissions et des documents qui redonneraient la foi? Car il faut commencer par motiver, intéresser, convaincre. Déjà, nombre de personnes, surtout des retraités, s'attèlent à cette tâche difficile, mais les obstacles à vaincre sont innombrables. Alors, une seule solution: prier.

 

Nous nous apercevons vite que la plus grosse difficulté c'est de capter l'attention des gens qui sont tellement occupés. Comment nos contemporains peuvent-ils, aujourd'hui, donner un peu de temps pour retrouver Dieu dont ils se passent si facilement? Nos gens ont peu de temps, surtout ceux qui travaillent… et qui sont tellement sollicités ailleurs! Le dimanche, les vrais croyants vont à la messe, mais on parle si peu de Dieu dans nos églises... Certes, il y a des paroisses vivantes, mais très orientées vers le social; c'est bien, mais il ne faut pas oublier Dieu, qui doit être le premier servi. Que faire?

 

Que faire? Il y a nos jeunes et nos enfants. De plus en plus de familles mettent leurs enfants dans des écoles privées, lesquelles étaient le plus souvent catholiques, mais qui ne le sont plus. Que faire? Aller au catéchisme? Oui, mais à condition que les catéchistes soient formées et qu'elles aient la foi!!! J'ai parfois l'impression que tout est fermé. Que faire? Que faire pour redonner la foi, une foi vivante, à tous ceux qui ne l'ont pas encore vraiment perdue, mais qui ne savent plus… Prier, prier, prier… constituer des groupes de prière fervents, et qui auraient la grâce de pouvoir, au moins de temps en temps recevoir un prêtre qui les guiderait un peu. Hélas! Tant de groupes d'adoration existent depuis plusieurs années, mais ils n'ont jamais la présence d'un prêtre pour parler de temps en temps de Dieu et donner sa bénédiction. Pourquoi ne prient-ils plus, nos pauvres prêtres? Seigneur, aidez-les à recommencer à prier. Seigneur, nous vous prions de tout notre cœur, aidez-nous à recommencer et apprenez-nous à Vous prier et à Vous aimer.

 

 

 

 


 

Apprenons à prier

 

Parfois nous nous surprenons à prier d'une manière étrange. Nous prions comme d'habitude, nous nous adressons à Dieu et nous Lui adressons nos demandes. Mais soudain nous avons l'impression de prier pour Dieu!... Pour qu'on Le connaisse, qu'on L'aime, qu'on observe ses commandements. Et nous nous surprenons à dire: "Je veux consoler Jésus!..." N'est-ce pas complètement insensé, surtout lorsque nous savons que Dieu n'a besoin de rien, sauf de notre amour? Et pourtant, c'est bien Jésus qui a demandé à tant de saints, qu'on Le console. En effet, sa souffrance à Gethsémani et sur la Croix n'est pas inutile, contrairement à ce que Satan essaye de présenter à Jésus, compte tenu du grand nombre d'âmes qui continuent à se perdre. Par ailleurs, il semble que cette tentation de Jésus, qui crie vers le Père, soit toujours actuelle, d'où les appels de Jésus et la réponse d'âmes particulièrement généreuses qui veulent consoler Jésus. Les agonies de Jésus, à Gethsémani et sur la Croix sont toujours d'aujourd'hui, en raison de l'éternel présent de Dieu. D'où les plaintes de Jésus…

 

Pourtant, aujourd'hui, Jésus est ressuscité et Il ne souffre plus. Certes, mais son Corps mystique d'aujourd'hui, notre monde déchristianisé, est toujours son agonie qui se poursuit, et nous sommes tous dans cette agonie, et nous sommes tous la cause de la douleur du Christ crucifié. Le chrétien peut alors se dire: "Oui, je veux consoler Jésus, mais mon impuissance est totale; alors? Ma souffrance, c'est peut-être celle de Jésus mais je ne sais pas quoi faire pour Le soulager. Je fais ce que je peux, mais c'est si peu! Et tant de cœurs restent fermés à son amour…"

 

Jésus pleure… Pourtant, Il pourrait faire quelque chose puisqu'Il est Dieu, "assis à la droite du Père". Pourquoi donc ce silence, cette apparente inertie? Nous ne comprenons pas, nous avons mal, nous pleurons et nous prions: "Dieu, Père adoré, consolez votre Fils crucifié. Revenez vers Lui, faites quelque chose." Apparemment nous disons n'importe quoi tant nous sommes atterrés, écrasés, brisés… Le pauvre chrétien de bonne foi ne sait plus rien et il prie pour Dieu, pour qu'on Le connaisse et qu'on L'aime… Seigneur! Que se passe-t-il? Avons-nous perdu la tête?

 

Tout va à l'envers dans notre monde. Les âmes semblent se perdre avec allégresse car elles ne savent pas. Oui, Dieu est miséricordieux, mais Jésus agonise… Où est la vérité? Nous ne savons plus. Pourtant la science avance et révèle Dieu, mais on ne veut pas Le voir. Cependant la science devrait parfois nous faire peur: en effet, certains savants sont en train de découvrir que tout est ondes dans l'univers, et tout n'est donc qu'un faisceau d'ondes autour de moi; et je reçois ces ondes. Et je baigne dans ces ondes qui sont aussi moi-même, je baigne donc en Dieu d'où naissent les ondes. Car il est impossible de ne pas revenir à Dieu, à travers nos univers matériels et spirituels. Oui, nous revenons forcément à Dieu, mais à Dieu aimant et agissant. Pourtant Dieu se tait, du moins en apparence.

 

Certes il y a quelques rayons d'espérance, mais seulement là où notre Église catholique refusait d'aller depuis près de cinquante ans: fraternités traditionalistes ou charismatiques particulièrement. Là naissent des vocations. Seigneur, nous vous appelons: "Où est votre Vérité? Seigneur notre Dieu, ayez pitié de nous et faites que les hommes Vous aiment, qu'ils Vous connaissent. Envoyez des apôtres, des missionnaires qui Vous proclameraient. Chassez Satan, mais faites vite! Souvenez-Vous, Jésus, de votre dernière Parole adressée à vos apôtres, juste avant votre Ascension: "Maintenant allez! Enseignez toutes les nations!... Seigneur, envoyez-nous des semeurs d'Évangile, envoyez des ouvriers à votre moisson."

 

Voici que notre prière s'apaise, notre cri se fait plus confiant, plus aimant aussi. Oui, nous voulons aimer Dieu, faire sa volonté, mais nous ne savons pas très bien faire. Nous voulons répondre aux désirs de Dieu, désirs que nous croyons mal connaître. Et pourtant… Revoyons nos vies. Tout ce qui nous est arrivé tout au long de nos chemins parfois obscurs, étaient-ils aussi étranges que nous le pensions? Tout ce qui nous arrive dans la vie, n'était-il pas voulu par Dieu? Car il n'y a pas de hasard dans les événements ou les circonstances; même les choses les plus déconcertantes que nous avons vécues ou que nous vivons aujourd'hui ont été prévues par Dieu. Mais comme Dieu nous laisse toujours notre liberté, il nous reste toujours le choix définitif à faire, l'amour à accepter dans la relation amoureuse que Dieu nous propose, relation amoureuse qui doit grandir à un point tel que nous puissions la ressentir, même dans les situations de vive agitation extérieure." (d'après Léandre Lachance)

 

Jésus, nous réfléchissons, nous méditons vos paroles et nous nous efforçons de les comprendre. Alors, comment se fait-il que ayons toujours tellement de mal à les accepter et à les mettre en œuvre? Seigneur, faîtes jaillir en nous la prière que vous attendez: "Oui, Seigneur, nous voulons Vous laisser nous aimer et laisser croître cette relation amoureuse dont nous commençons à vivre. Oui, Seigneur, nous voulons Vous redonner ce que nous avons tellement tendance à reprendre en main. Mais aidez-nous, Seigneur! Oui, nous le voulons, mais nous ne savons pas faire!!! Nous avons  tellement besoin d'être aidés, conseillés, soutenus! Qui peut remplir ce rôle? Mais naturellement tous les éducateurs et les prêtres.

 

Instantanément un nouvel obstacle surgit: pourquoi nos évêques, nos prêtres et la plupart des discours de nos responsables religieux ne parlent-ils plus de Dieu. On parle de social, de charité, c'est très bien, mais Dieu est toujours oublié: pourquoi? Ainsi, récemment, eut lieu une émission sur Charles de Foucault. Cette émission était intéressante, mais pas une seule fois le nom de Dieu ou de Jésus ne fut prononcé… Une  Petite Sœur de Charles de Foucault parla de sa vie, de sa présence au milieu des pauvres et des non chrétiens, mais de Jésus, jamais. D'après elle, son seul témoignage c'était sa gentillesse, son bonheur; mais de Dieu, de Jésus, elle ne parla pas. Et encore moins de sa vie spirituelle et amoureuse avec Dieu. Cela, c'est encore une preuve que l'on a complètement oublié les dernières paroles de Jésus, que nous avons rappelées ci-dessus: "Maintenant, allez! Enseignez toutes les nations, baptisez-les au Nom du père et du Fils et du Saint-Esprit." Et les apôtres, après la pentecôte, sont allés dans le monde entier pour prêcher l'Évangile, et les missionnaires ont fait la même chose pendant des siècles, jusqu'au 20ème siècle.

 

Maintenant, au XXIème siècle, nous continuons à nous taire… Pourquoi? Jésus que se passe-t-il? Oui, notre prière est très étrange car elle concerne autant Dieu que tous les hommes. Seigneur! Apprenez-nous à Vous faire connaître et à vous faire aimer. Faites de chacun d'entre nous les missionnaires dont Vous voulez avoir besoin.

 

Notre monde meurt de l'absence de Dieu qu'il a chassé… Il cherche des solutions pour retrouver le bonheur qu'il a perdu. Mais rien ne marche. Pourquoi? Ne serait-ce pas parce qu'il a perdu le mode d'emploi que Dieu donna à l'homme dès le commencement, ses commandements. Et si, pour retrouver le vrai bonheur, notre monde devait d'abord retrouver les commandements de Dieu, le vrai mode d'emploi du bonheur?